Le processus de réalisation de la deuxième usine de dessalement au Sénégal a été lancé lundi, avec la signature d’un mémorandum d’entente entre la Sones et la société saoudienne Acwa Power. Cette infrastructure hydraulique sera implantée sur la Grande-Côte, dans le Pôle urbain de Diamniadio et du Lac Rose. Elle aura une capacité de 300 mille m3/jour, extensible à 400 mille m3/jour.Par Kh. SONKO –
La Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) et la société saoudienne Acwa Power ont signé lundi dernier, un mémorandum d’entente pour la réalisation de la deuxième usine de dessalement au Sénégal. Cette infrastructure hydraulique sera implantée sur la Grande-Côte, dans le Pôle urbain de Diamniadio et du Lac Rose, à 40 kilomètres au nord de Dakar. La cérémonie de signature a eu lieu au palais de la République, sous la supervision du président de la République, Macky Sall, de Khalid Al Falih, ministre des Investissements et du commerce du Royaume d’Arabie Saoudite, et de Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’assainissement.
Ce mémorandum d’entente inaugure une nouvelle ère dans le financement des infrastructures hydrauliques. C’est d’ailleurs la première fois que le mode de financement en Partenariat public-privé (Ppp) est adopté dans ce secteur au Sénégal. L’Etat du Sénégal a toujours supporté le coût des ouvrages, sur fonds propres et/ou sur concours financier des partenaires au développement.
L’objet de ce protocole est de fixer le cadre de coopération en attendant les offres techniques et financières. L’usine de la Grande-Côte sera réalisée donc en Ppp de type Cep (Construction-exploitation-propriété). «Dans ce cadre de collaboration, Acwa Power sera responsable du financement, de la construction et de l’exploitation de l’usine pendant toute la durée du contrat qui sera définie suivant le prix de revient cible», expliquent les services de la Sones. A la fin du contrat, Acwa Power transférera la propriété de l’usine à l’Etat du Sénégal.
Ce dernier anticipe, à travers cette usine, sur la prise en charge de la demande en eau potable dans le triangle Dakar-Mbour-Thiès, qui représente 3,7% de la superficie du pays et concentre près de 6 millions d’habitants, soit 35% de la population nationale.
Une capacité de 300 mille m3/jour extensible à 400 mille m3/jour
Cette usine de dessalement de la Grande-Côte sera la deuxième du genre après la première expérience de dessalement d’eau de mer avec le projet des Mamelles. Sa capacité sera de 300 mille m3/jour extensible à 400 mille m3/jour. Elle permettra de réduire beaucoup plus la dépendance vis-à-vis du système du Lac de Guiers et des forages qui assurent, aujourd’hui, environ 55% des besoins en eau potable de Dakar.
L’infrastructure s’inscrit surtout dans la continuité du schéma directeur, l’instrument de planification stratégique qui a permis d’identifier et de réaliser l’usine Kms3 et de lancer l’Usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles pour une capacité de production cumulée de 250 mille m3/jour.
La convention constitue également une opportunité pour le privé national, à travers une société indépendante de production d’eau (Iwp), de droit sénégalais, qui sera créée en vertu de la loi n°2021-23 du 2 mars 2021 relative aux contrats de Partenariat public-privé.
«Un acte d’anticipation sur l’explosion de la démographie et de la demande dans le triangle Dakar-Mbour-Thiès», indique Charles Fall. D’après le Directeur général de la Sones, avec la signature de ce mémorandum d’entente, le Ppp permettra à notre pays de passer à une échelle encore plus importante en termes de production, avec une capacité de 300 mille m3/jour extensible à 400 mille m3/jour, soit deux fois la capacité de Kms3 et six fois la capacité de l’Usine de dessalement des Mamelles. «Afin de renforcer la capacité de stockage et constituer ainsi une réserve stratégique, des réservoirs au sol seront construits», informe M. Sall. La centrale électrique, qui est le second volet de ce mémorandum d’entente, retient sa plus grande attention dans la perspective d’un développement durable garantissant l’optimisation des coûts de production. «L’Etat protège le pouvoir d’achat du consommateur parce que tous ces investissements n’auront pas d’incidence sur le prix de l’eau», a soutenu le Dg de la Sones.
ksonko@lequotidien.sn