Serigne Guèye Diop est d’avis que l’absence de protection du marché a été fatale à l’industrie sénégalaise, qui a vu de nombreuses usines faire faillite. Le ministre de l’Industrie et du commerce, qui s’est exprimé lors de l’inauguration d’une unité de fabrication de portes, fenêtres et toits dans le domaine de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi), a ainsi promis des rectificatifs en ce sens pour accompagner les entreprises locales.Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant ) –

Le niveau d’industrialisation faible du pays est en partie lié à un manque de protection du marché par le ministère du Commerce. C’est l’avis du ministre de l’Industrie et du commerce, Serigne Guèye, qui a lié la jonction des deux départements à la volonté du gouvernement de pallier cet impair. Il s’est exprimé hier, lors de l’inauguration de l’entreprise Darou Salam fenêtres dans le domaine de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi) à Diamniadio. «L’une des raisons pour lesquelles on a mis ensemble dans le même ministère l’industrie et le commerce, c’est parce que depuis 20, voire 30 ans, l’industrie n’a pas été protégée par le ministère du Commerce. Le ministre du Commerce a toujours encouragé les importations, tandis que le ministre de l’Industrie ne s’est pas tellement occupé du développement de l’industrie», a-t-il dit, assurant que la conséquence a été la fermeture de plusieurs usines. «L’une des raisons pour lesquelles notre pays n’est pas industrialisé, c’est effectivement ça.  Comment pouvez-vous bâtir une industrie automobile en laissant les véhicules venir de toutes les régions du monde ?  Comment voulez-vous bâtir une industrie textile, pharmaceutique en manquant de protéger votre industrie ?», s’est-il interrogé. Il a ainsi promis une protection aux entreprises nouvellement implantées dont Dsf, qu’il a félicitée après avoir visité les installations. «Le premier soutien que je vais faire dans les jours à venir, au plus tard au début de l’année prochaine, c’est de protéger ces industries naissantes», a insisté M. Diop, assurant que ces entreprises devront en retour s’aligner en termes de production aux meilleurs standards de qualité. «Le Sénégal doit être aux standards les plus élevés en termes de normes, de qualité. C’est pour ça que dans les prochains mois, nous allons lancer la haute autorité de la normalisation de la qualité, pour que les produits soient aux mêmes normes en matière de qualité», a-t-il fait savoir. «On n’est pas un pays qui absorbe tout ce qu’il y a de moins cher dans le monde. On veut être un pays qui a les mêmes standards que les pays les plus développés», a poursuivi le ministre. Dans le processus d’industrialisation, il s’est félicité des performances réalisées par l’Aprosi. «Au 31 octobre 2025, nous avons augmenté le taux d’occupation de 60%. Aujourd’hui, tous les hangars sont occupés», a-t-il dit, saluant le travail du Directeur général de l’Aprosi et de son équipe. «L’Aprosi, aujourd’hui, est devenue une agence régionale, qui a des réserves foncières au Sud, au Centre, mais également au Nord. Il y a plus de 8000 hectares de sites industriels, comme celui de Diamniadio qui vont abriter les zones économiques spéciales, qui vont abriter d’autres types de zones», a-t-il encore relevé comme succès.
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