DIOURBEL – Financement du secteur de la santé : La contribution des Collectivités territoriales est de 9%

La réunion annuelle conjointe régionale 2017 a été une occasion pour la région médicale de Diourbel de revisiter de fond en comble les activités menées en 2016. Cette rencontre a permis de savoir que les Collectivités territoriales contribuent très faiblement au financement du secteur de la santé. Sur un budget prévisionnel de 4 milliards 519 millions 811 mille 135 francs, seuls 3 milliards 963 millions 269 mille 200 francs ont été mobilisés par les Collectivités territoriales. Dans cette région, il faudrait aussi beaucoup d’efforts pour enrôler le maximum de personnes au niveau des mutuelles. Le taux est de 9%.
La situation sanitaire de la région de Diourbel est caractérisée par un certain nombre de problèmes qui sont des contraintes à l’accès des populations à des soins de santé de qualité. Région centrale du pays et carrefour, Diourbel compte une population de 1 million 641 mille 350 habitants pour une superficie de 4 903 km2, soit une densité de 335 habitants/km².
Sur le plan sanitaire, il y a 4 districts sanitaires : Diourbel, Mbacké, Touba et Bambey. Pour un budget prévisionnel du Plan de travail annuel (Pta) de 2016 évalué à 4 milliards 519 millions 811 mille 135 F Cfa, l’Etat a contribué à hauteur de 2 milliards 571 millions 340 mille 965 F Cfa, soit 57%. La participation des Collectivités locales est très infime, elle est de 396 millions 269 mille 200 F Cfa, soit 9%. Au même moment, les recettes propres des formations sanitaires (comités de santé et Eps) étaient de 528 millions 263 mille 200 F Cfa, soit 11%. La révélation a été faite la semaine dernière lors de la réunion annuelle conjointe régionale 2017 tenue à la gouvernance par le médecin-chef de la région médicale de Diourbel qui présentait son rapport.
S’agissant du financement de la santé de la mère/nouveau-né, il n’a représenté que 135 millions 172 mille F Cfa, soit 2,99%. Pour ce qui est du financement de la survie de l’enfant, il est de 42 millions 921 mille 665 F Cfa, soit 1% là où le fonctionnement des services est de 2 milliards 256 millions 215 mille 360 F Cfa, soit 50%. En 2016, la couverture sanitaire a englouti la somme de 1 milliard 260 millions 946 mille 020 F Cfa, soit 28%.
Au niveau de la région de Diourbel, une faiblesse du financement endogène du secteur a été notée. Il s’agit, entre autres, de la redynamisation des cadres de concertation des acteurs et Partenaires techniques et financiers (Ptf), de la prévalence des grandes endémies dans certaines poches (palu à Touba, population passerelles Vih), des faibles niveaux de couverture des programmes de Sr (Cpn, Pf en particulier), de l’enrôlement des populations dans les mutuelles de santé (il n’est que de 9%, soit 147 mille 120) et du remboursement des frais de prise en charge des politiques de gratuité etc.
Les autres principaux points faibles et défis du secteur sont, entre autres, le déficit de couverture sanitaire des populations (normes de carte sanitaire, création de districts), le déficit en personnels qualifiés (toutes catégories) et la faiblesse du niveau du plateau techniques (Eps), le manque de moyens humains et matériels des Services d’hygiène et d’action sociale. Dans cette région, on dénombre 96 postes de santé, 106 cases de santé. Le nombre de médecins est de 78 dont 33 spécialistes, le nombre de sages-femmes est de 175, les infirmiers d’Etat et aides-infirmiers sont au nombre de 232.
Dans cette région, on note un déficit criard d’agents d’hygiène, de chirurgiens et de travailleurs sociaux qui sont respectivement au nombre de 28 et de 7. La région de Diourbel offre des opportunités. Il s’agit, entre autres, de la bonne organisation du système régional de santé, du bon climat social de mise en œuvre des programmes de santé, de beaucoup de Ptf et importantes ressources mobilisées, des efforts appréciables des comités de santé et des hôpitaux dans le recrutement de personnels d’appoint, de la disponibilité d’une offre minimale de services de santé et d’action sociale, tous secteurs (public et privé), du développement de l’approche communautaire avec les Ong (santé communautaire), des niveaux appréciables des indicateurs de lutte contre la maladie (palu, Tb/Vih) et de vaccination des enfants, de la bonne disponibilité en médicaments (Ipm, Yeksina) et du développement des activités de Cmu avec le Sr.Cmu et l’Urmusad. Il y a aussi l’engagement des acteurs de santé et des autorités administratives et politiques, l’élaboration de la carte sanitaire régionale, le renforcement de l’offre avec le nouvel hôpital de Touba, la mise en œuvre du nouveau programme santé de l’Usaid 2016-2021-Rm Diourbel, zone de concentration, les interventions Jica/Parss2, (Fbr pour relever les niveaux des indicateurs et de bonne gouvernance du secteur), le développement de la Cmu (mutuelles de santé) et le partenariat avec l’Uadb et l’Ird (recherche opérationnelle).
badiallo@lequotidien.sn