Le Lycée Demba Diop, avec un effectif estimé à 4150 élèves, est le plus grand établissement scolaire de la Petite-Côte. Ce lycée, qui a donné plusieurs grands cadres à ce pays, rencontre beaucoup de difficultés dans son fonctionnement.

Par Alioune Badara CISS – C’est une revendication qui revient chaque année : faute de table-bancs et de professeurs, les élèves ont donné de la voix pour se faire entendre par les autorités. Ils ont décrété 24h de grève pour s’insurger contre leurs conditions d’études très difficiles. D’ailleurs, le Proviseur a confirmé la situation chaotique que traverse le Lycée Demba Diop : «Nous sommes passés de 62 à 67 classes pédagogiques, soit cinq classes de plus par rapport à l’année dernière. Nous avions 52 salles de classe, trois sont fermées pour vétusté avancée et nous fonctionnons actuellement avec 49 salles de classe. Nous avons un besoin de huit nouvelles salles de classe pour contenir l’effectif pléthorique d’élèves qui se retrouvent à 70 dans certaines salles.» Dioumacor Diouf espère que la situation sera décantée rapidement.

Ainsi, pour inviter les autorités à réagir au plus vite, les potaches ont vidé les salles de classe pour protester contre l’insuffisance d’enseignants dans certaines disciplines. En plus du déficit de table-bancs. Ils comptent bloquer encore les enseignements-apprentissages si rien n’est fait au plus vite. «Il y a également un manque de professeurs d’éducation physique dû au fait que sur plusieurs années, les professeurs sont partis et n’ont pas été remplacés. Il y a quatre professeurs qui sont partis et aucun d’eux n’a été remplacé. Donc, vous comprendrez qu’il y a un déficit important de professeurs», a regretté le Proviseur.

Les disciplines les plus affectées par cette situation sont : les mathématiques, l’allemand et l’Education physique et sportive (Eps). «Par exemple, en allemand, nous n’avons qu’un seul professeur et il ne peut pas prendre toutes les classes. A l’heure actuelle, il y a une douzaine de classes sans professeurs d’Eps. En mathématiques, si j’ai un professeur que je charge à hauteur de 18 heures par semaine, il règle le problème. En philosophie, j’ai 16 heures de cours qui n’ont pas été prises en charge. Comment pouvez-vous comprendre qu’un élève de terminale L qui n’a pas fait philosophie depuis le début de l’année scolaire, alors que son coefficient est de 5 ou 6, soit 8 heures de cours par semaine», s’interroge Dioumacor Diouf.

Pourtant, depuis l’année dernière, les autorités en charge de Lycée Demba Diop de Mbour, âgé de 36 ans, demandent le soutien de l’Etat pour réaliser son ambition de maintenir le culte de l’excellence qui est son credo. Malgré la vétusté de la bâtisse, le lycée a eu d’excellents résultats au Baccalauréat l’année passée, avec un taux d’admission de 65, 07% dont 94 mentions sur un total de 1150 candidats. Mais, pour cette année académique 2023-2024, les nombreux problèmes évoqués par les élèves risquent de freiner le bon déroulement des cours. Les problèmes d’infrastructures et de moyens didactiques, mais aussi les moyens financiers pour soutenir la taille du lycée ne suivent pas, n’eut été l’association des parents d’élèves qui est très entreprenante, la situation allait empirer.

Ainsi, pour bâtir le Lycée Demba Diop à l’image de ses résultats, on a besoin aujourd’hui de professeurs en bon nombre, mais également de table-bancs en quantité suffisante.
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