Le manque de lycées et de collèges dans le département de Diourbel est un sérieux problème, qui préoccupe le Conseil départemental dont les moyens sont extrêmement limités pour en ériger de nouveaux. Avec un budget total de 415 millions dont 137 millions F Cfa seulement pour les investissements, la situation ne va pas s’améliorer évidemment.
En cette année fortement impactée par le Covid-19, les ressources se raréfient. Les budgets d’investissement et de fonctionnement du Conseil départemental de Diourbel pour l’année 2021 vont s’élever respectivement à 137 millions de F Cfa et à 277 millions de F Cfa. Soit un budget global de 415 millions de F Cfa. Or, celui de fonctionnement en 2020 était de 246 millions de F Cfa. Alors que celui d’investissement reste inchangé malgré la crise qui frappe plusieurs secteurs de la vie sociale que les élus locaux doivent gérer grâce au transfert de compétences. Mais, il a été validé à l’unanimité des conseillers présents (58/60), qui restent conscients que leurs moyens restent assez faibles pour exécuter convenablement leurs programmes.
Président du Conseil départemental de Diourbel, Khadim Guèye va essayer de chercher de ressources additionnelles pour mener à bien leur mission. Car, il n’attend pas plus de 150 millions de F Cfa de l’Etat alors que le système éducatif a besoin de grands investissements. Face aux conseillers, Khadim Guèye n’a pas mis de gants pour décrire la situation dans laquelle se trouve l’école. Selon lui, le manque de lycées et de collèges est un sérieux problème pour le département de Diourbel. «Aujourd’hui, c’est devenu même un problème grave. Quand des élèves de terminale s’asseyent à trois ou quatre ou s’organisent à tour de rôle pour faire le cours de mathématiques, cela devient extrêmement grave. Diourbel n’a que trois lycées dont deux qui sont véritablement des lycées que sont Cheikh Ahmadou Bamba et le lycée d’enseignement général de Diourbel et un qui est un ancien Cem extrêmement étroit qui a été transformé en lycée qui ne peut pas contenir 1000 élèves et qui se retrouve aujourd’hui avec 2000 élèves», dit-il. M. Guèye ajoute : «Certes, il y a le lycée d’excellence national mais qui ne peut pas être compté comme celui du département parce qu’il accueille 30 élèves par année et pour cette rentrée aucun élève du département n’est admis dans ce lycée. Nous sommes trop inquiets par rapport à l’avenir de nos enfants dans ce département. Par manque de solution, la commune de Taïba et la commune de Ndindy ont ouvert deux classes de seconde avec des abris provisoires et ce n’est pas cela qui réglera le problème.»
Chaque année, il y a une vague de plus de 3000, 4000 ou 5000 élèves qui rejoignent les lycées déjà pleins depuis très longtemps. «Cela pose un problème. Diourbel est probablement le seul département au Sénégal où il n’y a que la capitale départementale qui a un lycée. Il n’y a aucun lycée dans les communes en dehors de celle de Diourbel, c’est très grave. Dans tous les autres départements, vous avez des lycées dans les communes. Vous avez des départements qui ont parfois 10, 15 ou 20 lycées et Diourbel n’en a que 2 et demi. Nous ne pouvons pas nous substituer à l’Etat en ce qui concerne la construction de lycées, de collèges et autres. En l’espace de 5 ans, nous avons construit 20 classes et réhabilité 12. Cela fait 32 classes au moment où l’Etat n’a construit aucune classe depuis 5 ans», regrette le Pcd de Diourbel. Selon lui, le «Conseil départemental participe à aider l’éducation car une classe équipée coûte entre 7 et 8 millions de F Cfa» tout en soulignant que la construction de 10 salles de classe fait 80 millions de F Cfa. «L’éducation est une priorité mais les autres secteurs sont aussi fondamentaux pour le développement harmonieux du département. Malheureusement, poursuit-il, le budget n’est pas augmenté alors que les départements demandent depuis 5 ans que l’Etat revoit les dotations des départements. On ne peut pas demander à un conseil de participer sérieusement au développement de ce département avec 70 millions de F Cfa», dénonce-t-il.