A la Place de l’Indépendance, les Forces de l’ordre dictaient leur loi hier. En ce début d’après-midi où le soleil darde ses rayons, les routes bitumées de l’ancienne Place Protêt sont désertes. Toutes les rues qui mènent à cette zone sont barricadées. Les automobilistes sont inlassablement sommés de faire demi-tour. De la mairie de Dakar au Boulevard de la République, en passant par l’avenue Georges Pompidou et devant le ministère de l’Intérieur, des pick-up et fourgonnettes font étalage de l’arsenal répressif de la police. L’état de siège est total. Le «dragon» qui déverse l’eau chaude aux manifestants est prêt à donner l’assaut. Le sous-préfet de Dakar-Plateau, Djiby Diallo, engoncé dans son treillis, surveille les opérations. Pour l’instant, la diplomatie verbale prend le dessus sur le recours aux étouffants gaz lacrymogènes. Le Pr Malick Ndiaye et Assane Ba du Pds n’auront pas trop de soucis pour s’adresser à la presse. Cependant, après sa déclaration, le responsable libéral qui a été sommé de quitter les lieux avec des militants libéraux sera jeté dans le panier à salade. La tension monte d’un cran. Les esprits s’échauffent. M. Ba sera suivi de Fambaye Ndoye, inscrite sur la liste départementale de la Coalition gagnante/Wattu senegaal à Dakar. Finalement, les choses vont dégénérer avec l’arrivée de Amina Sakho et son groupe qui scandent «Karim président» depuis l’avenue Pompidou. Il est 16h 10. Le rassemblement de la présidente du mouvement «Karim président» sera dispersé par des jets de grenades lacrymogènes. Un sort que va subir l’initiateur de la marche, Me Abdoulaye Wade, qui sera bloqué à hauteur du rond-point de la poste de Médina. Même s’il obtempère et rebrousse chemin, la foule qui commençait à grandir autour de lui a obligé les Forces de l’ordre à charger son convoi qui prend les allées de la corniche. Direction Fann-Résidence.
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