Dr Ismaïla Diallo de Pastef : «Ce rejet, loin de nous fragiliser, renforce notre position initiale»

Le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel, jugée anticonstitutionnelle, renforce encore plus la position de Pastef, selon Dr Ismaël Diallo. Le coordonnateur de Pastef-Guiguinéo s’en explique à travers une note.
Par Amadou MBODJI –
Dr Ismaïla Diallo déclare que le parti Pastef est loin d’être fragilisé suite au rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel. Mieux, cette décision ne fait que renforcer, selon lui, la position initiale de son parti. «Ce rejet, loin de nous fragiliser, renforce notre position initiale. Le Considérant 31 de la décision du Conseil est très clair : la loi d’amnistie ne peut s’interpréter comme couvrant des actes aussi graves que les tortures ou les assassinats», rapporte le Coordon-nateur départemental de Pastef-Guiguineo, à travers un document transmis à la presse. La constance, selon lui, a toujours guidé la démarche de son parti. «Le parti Pastef/Les Patriotes est toujours resté constant dans sa position sur la loi d’amnistie. Dès l’examen en plénière du projet de loi, nos députés ont posé une condition claire : nous ne voterons cette loi que si la ministre de la Justice affirme, sans équivoque, que les actes de torture, les assassinats et les traitements dégradants ne sont pas inclus dans le champ d’application de l’amnistie», ajoute Dr Ismaïla Diallo. «A cette question précise, indique-t-il, Mme Aïssata Tall Sall, présidente du Groupe parlementaire Takku Wallu et ancienne ministre de la Justice, avait répondu non.» «Cette réponse avait alors justifié notre vote», argue-t-il.
«Par la suite, notre collègue député Amadou Bâ a porté une proposition de loi interprétative, adoptée par notre majorité, pour inscrire cette exclusion dans la loi de manière explicite. Cette proposition a été contestée par l’opposition, puis rejetée par le Conseil constitutionnel», rappelle Dr Diallo. Ce dernier salue tout de même la décision du Conseil constitutionnel.
«Nous saluons cette décision. Elle confirme que les principes de justice, de vérité et de respect des droits humains doivent toujours prévaloir sur les logiques de compromis politique», remarque-t-il. Les Patriotes, selon lui, «restent fidèles à leurs engagements et à la mémoire des victimes». La loi d’interprétation de l’amnistie, portée par les nouvelles autorités, a été déclarée, mercredi dernier, anticonstitutionnelle, après le recours introduit par l’opposition parlementaire à travers le Groupe parlementaire Takku Wallu. Cette loi interprétative avait été adoptée le 2 avril dernier à l’Assemblée nationale par la majorité parlementaire.
mbodji@lequotidien.sn