Loin d’être convaincu par les arguments de Antoine Diome, ministre de l’Intérieur, qui explique la présence des éléments des Forces de l’ordre comme un motif pour garantir l’ordre public, les pro-Sonko ont vu Seydou Guèye, ancien porte-parole du gouvernement, y aller de ses explications pour tenter de «justifier cette mesure» que les membres de l’opposition qualifient de «violation des droits de Ousmane Sonko».

«Pour le blocus, il y a trois principes qu’on n’a pas du mal à comprendre et à partager. Quand vous vous rendez compte qu’une personne peut troubler l’ordre public ou quand vous vous rendez compte que la personne peut se retrouver en danger, il faut prendre toutes les dispositions. On constate que ses caravanes sont accompagnées de cortèges de désolation, de morts, de saccages, et en toute responsabilité, il faut que l’Etat prenne les dispositions sur une base administrative légale, prenne des dispositions pour prévenir», a déclaré Seydou Guèye à l’émission Le jury du dimanche, sur Iradio.

«Ce qui m’étonne avec mes amis du parti Pastef, c’est qu’ils ont un membre de leur organisation qui dénie toute autorité de la Justice, qui refuse d’aller au Tribunal et qui veut se fonder sur la Justice pour réclamer les droits pendant qu’on est en train d’enterrer des morts dont la plupart, pour ne pas dire tous, sont les victimes de ses appels à l’insurrection. Il faut être sérieux. Ce qui se joue est plus important que cela», ajoute-t-il.

Saisine de la Cpi : «De l’agitation politique !»
Seydou Guèye a été interpellé sur les menaces brandies par Me Juan Branco et des Sénégalais de traduire l’Etat du Sénégal devant la Cour pénale internationale (Cpi) après «les  morts  que notre pays a connus pendant les tensions sociopolitiques suite au verdict du procès Ousmane Sonko/Adji Sarr». Répondant à cette question, le ministre-conseiller du chef de l’Etat de  relativiser. «La  Cpi s’occupe de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Moi, je ne rentre pas dans ces détails. Pour moi, il s’agit d’une bonne stratégie qu’ils ont mise en œuvre. Quand on sait comment les choses se passent. Il faut avoir la qualité pour le faire», dit-il. Et d’ajouter : «je ne reviens pas sur ça, parce que c’est impossible. C’est de l’agitation politique. Ce qui est important pour les Sénégalais, c’est d’abord que les informations judiciaires aboutissent, que les enquêtes aboutissent et qu’on se préoccupe de réparer les préjudices subis par les Sénégalais», poursuit-il.

«On parle de l’iniquité de la décision de Justice»
«Il y a des citoyens qui veulent souiller l’image du Sénégal à l’international, mais c’est au détriment du Sénégal. Ce n’est pas pour le Président Macky Sall. Ces mêmes personnes veulent créer à l’interne un malentendu», fait savoir le porte-parole de l’Alliance pour la République. «Si on voit leur stratégie de communication à l’interne, on parle de l’iniquité de la décision de Justice alors qu’ils savent tous que dans le l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction, le délit pour lequel le leader du Pastef est condamné, a été visé. Ils veulent masquer l’idée centrale que Sonko a été condamné à une peine de prison et que Adji Sarr est indemnisée au titre de victime», indique-t-il. Et Seydou Guèye de préciser que «les Sénégalais, dans leur entièreté, ont les mêmes responsabilités pour éviter que le pays de la Teranga devienne le pays de la terreur». «C’est ça l’enjeu. Il y va avec la continuité de nos programmes, avec le confort et la confiance des bailleurs, des partenaires. Il nous faut continuer à construire ce pays. On n’a aucun intérêt à ternir l’image du Sénégal au nom d’une préoccupation présidentielle», conclut-il.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn