Dsc -Accompagné par une foule immense : Badara Gadiaga en garde à vue

Accompagné d’une foule de sympathisants, le chroniqueur Badara Gadiaga a été placé en garde à vue à la Dsc.
Par Justin GOMIS – Badara Gadiaga… Badara Gadiaga… Badara Gadiaga… Ce refrain balancé par l’ancien rappeur de Keur Gui, Mollah Morgun, devenu activiste, a été repris en chœur par des soutiens de Badara Gadiaga qui l’ont accompagné pour son audition à la Division spéciale de la cybersécurité (Dsc). Ce fut une démonstration de force populaire. Une foule compacte, constituée de chroniqueurs, de membres de la Société civile et de l’opposition, est venue l’escorter jusqu’à la Cité police où se trouve la Dsc.
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Evidemment, l’arrivée de Gadiaga a provoqué un embouteillage au niveau de la route qui mène vers la Corniche-ouest. Les Forces de l’ordre, visiblement dépassées par l’affluence inattendue, ont eu du mal à contenir la foule et à dégager la voie. Et son audition fait suite à une passe d’armes avec le député Amadou Bâ, membre du parti Pastef, sur le plateau de l’émission Jakaarlo diffusée sur la Tfm vendredi dernier. Un échange houleux qui a visiblement débordé sur le plan judiciaire avec aussi la convocation de Madiambal Diagne. Auditionné pendant quelques heures, Badara Gadiaga a été placé en garde à vue et sera fixé dans quelques heures. Cette polémique a même éclipsé le voyage de Diomaye aux Usa pour un sommet à la Maison Blanche avec Donald Trump, en compagnie des présidents libérien, gabonais, mauritanien et bissau-guinéen.
Le Pds dénonce les convocations en série
Cette nouvelle arrestation a fait réagir le Pds, qui exprime «sa vive préoccupation face à la multiplication des arrestations et convocations de citoyens sénégalais dans le cadre de simples prises de position ou débats politiques». Pour l’ancien parti présidentiel, «ces pratiques, qui rappellent les dérives d’un pouvoir autoritaire, traduisent une volonté manifeste d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire à des fins de répression des voix dissidentes».
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En tout cas, le Pds «rappelle avec force que la liberté d’opinion et d’expression constitue l’un des piliers fondamentaux de toute démocratie véritable». «Ce droit inaliénable ne peut être sacrifié au profit d’une volonté de contrôle ou de silence imposé. En tant que parti profondément attaché à la consolidation démocratique du Sénégal, le Pds réaffirme sa détermination à défendre ces libertés fondamentales, conquises de haute lutte par les générations précédentes.»
Les Libéraux appellent le président de la République «à prendre ses responsabilités pour mettre un terme immédiat à ces convocations et arrestations injustifiées. Garantir un climat d’expression libre et apaisé est une condition essentielle à la cohésion nationale».
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Aujourd’hui, ils invitent «le gouvernement à se recentrer sur les véritables priorités du pays : la flambée du coût de la vie, la précarité sociale, le chômage des jeunes, la crise des systèmes éducatif et sanitaire, ainsi que la nécessité d’une relance économique audacieuse. Fidèle à son héritage et à son combat pour les libertés, le Pds apporte son plein soutien au chroniqueur Badara Gadiaga, convoqué ce jour (hier) à la police, et exige la libération immédiate de tous les prisonniers d’opinion. Le respect des droits fondamentaux n’est pas une option, c’est une exigence de l’Etat de Droit».
justin@lequotidien.sn