Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a encore décrété 48h de grève. La rencontre tenue avec le ministre de tutelle et son collègue chargé du Budget mercredi n’a rien donné. Selon le secrétaire général du Sytjust, les ministres sont en train «de revoir ce qui a été acté» sur la question de l’augmentation de leurs indemnités.
La rencontre tenue mercredi entre le Sytjust et le ministre de la Justice et son collègue chargé du Budget n’a pas permis de mettre fin au mouvement d’humeur des travailleurs de la justice. Le Sytjust a décrété encore 48h de grève. Joint par téléphone hier, le secrétaire général dudit syndicat a fait savoir que les membres du gouvernement sont venus avec de nouvelles propositions sur la question de l’indemnité. Selon El Hadj Ayé Boun Malick Diop, des instructions ont été données pour le régime indemnitaire et même un accord a été trouvé concernant cette question. A l’en croire, «il était question de payer les indemnités depuis août». Mais depuis, souligne-t-il, les travailleurs de la justice n’ont rien reçu. «On s’est mis à protester contre cette situation et quand ils (le ministre de la Justice et celui chargé du Budget) nous ont rencontrés, ils sont venus avec de nouvelles propositions», a-t-il dit. Ce qui est perçu par le secrétaire général du Sytjust comme l’ouverture de «nouvelles phases de négociation». A en croire Me Boun Ayé Diop, Ismaïla Madior Fall et son collègue chargé du Budget sont en train de «revoir ce qui a été acté». Sur la question des nouvelles propositions du gouvernement, le secrétaire général du Sytjust n’a pas voulu donner de détails. «Je ne peux pas me prononcer sur les propositions, mais il faut juste retenir que c’est en deçà de ce qui a été arrêté», a-t-il expliqué. Au niveau du ministère de la Justice, on confirme que la question de l’indemnité est le point d’achoppement parce que sur les autres questions relatives aux textes, il n’y a pas de problème.
En grève depuis des mois, le Sytjust a opté pour la radicalisation pour dénoncer «l’absence de réaction adéquate du gouvernement face à la démarche responsable» qu’il dit avoir adoptée durant 4 ans. Les membres de ce syndicat ont déjà déploré «le manque d’intérêt affiché par les ministres en charge de la Justice, des Finances, du Budget et de la Fonction publique dans la mise en œuvre des engagements fermes et solennels de son Excellence Monsieur le président de la République à prendre en charge les doléances légitimes des travailleurs de la Justice».
Leurs revendications concernent entre autres l’adoption «du projet de décret modifiant le décret n° 2010-707 du 10 juin 2010 portant organisation et fixant les règles de fonctionnement du Centre de formation judiciaire (Cfj), du projet de décret modifiant le décret n° 2011-509 du 12 avril 2011 portant statut particulier des fonctionnaires de la justice, du projet de décret fixant le mode de répartition des sommes versées au titre des droits de délivrance des actes en matière civile, commerciale, criminelle, correctionnelle, de simple police, des sommes retenues sur paiements effectués dans le cadre des saisies-rémunérations et d’apposition de la formule exécutoire sur les ordonnances de contrainte en matière sociale». A cela s’ajoutent «l’octroi d’indemnité de logement, d’une prime d’incitation à la célérité, l’augmentation de l’indemnité de participation à la judicature».
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