Comme tous les pays développés ou émergents, la Confédération suisse veut profiter du boom économique qui se manifeste dans les pays africains. Elle a donc préparé une «Stratégie pour l’Afrique subsaharienne» qui va guider les relations qu’elle entend mener avec les pas du continent pour mieux profiter des opportunités qui se dessinent dans nos différents pays. «L’Afrique gagne en importance sur l’échiquier politique et économique mondial. La Suisse entend donc mieux prendre en considération les atouts de ce continent et y développer des relations tournées vers l’avenir, tout en tenant dûment compte de la diversité caractérisant les régions, les Etats, les cultures et les sociétés de l’Afrique subsaharienne», indique le document publié le 13 janvier dernier. En guise de justificatif, le même document ajoute : «L’Afrique fait partie de l’environnement régional élargi de la Suisse. Les conflits et l’absence de perspectives économiques chez nos voisins au sud de l’Europe ont des conséquences négatives pour la Suisse également. Inver­sement, si l’Afrique prospère et parvient à exploiter son potentiel démographique et économique, notre pays en profitera aussi.»
Cet étalage de bonnes intentions ne cache pas le fait que les Helvètes entendent en particulier «établir un partenariat», c’est-à-dire faire des affaires avec les pays les plus performants économiquement. De manière claire, le document déclare : «L’économie suisse porte un intérêt croissant au marché africain. Les opportunités à saisir apparaissent de plus en plus distinctement, même si les défis subsistent (…) En contribuant à l’amélioration des conditions-cadres économiques sur place, la Suisse multiplie les possibilités d’affaires, ce qui profite aussi bien à l’économie locale qu’aux entreprises helvétiques.»
En mettant l’accent sur les pays qui ont sa priorité pour les échanges économiques, la Suisse se focalise en premier sur ce que le document appelle «Les lionnes économiques», qui sont «un groupe de pays, notamment d’Afrique subsaharienne, qui connaissent un grand dynamisme et une forte croissance économiques. Ils sont donc aussi une priorité géographique de la Suisse qui y poursuit des intérêts principalement économiques et financiers». Il s’agit notamment de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria et du Sé­négal, en Afrique de l’Ouest, ainsi que de l’Angola en Afrique centrale, de l’Ethiopie, du Kenya et du Rwanda en Afrique de l’Est, sans oublier le géant sud-africain, en Afrique australe.