Des syndicats d’enseignants sont soupçonnés de «manœuvrer» pour lever le mot d’ordre de grève pour des «miettes». Ce sont les propos de Dame Mbodj, coordonnateur de la Fédération des enseignants du Sénégal (Feder). Un cadre qui regroupe 13 syndicats non admis à la table des négociations du gouvernement, faute de représentativité, si l’on tient compte des résultats des dernières élections de représentativité. La Feder menace et demande à l’Etat le respect des accords signés.

Elle n’est pas admise à la table des négociations entre le gouvernement et le G6. Tout de même, la Fédération des enseignants du Sénégal (Feder) est déterminée à se faire entendre. Les 13 syndicats, regroupés autour d’elle, ne comptent pas sur leurs collègues du G6, jugés «représentatifs» pour porter leurs voix. Son coordonnateur, Dame Mbodj, par ailleurs secrétaire général du Cusems/­Au­thentique, sur un ton menaçant, met en garde le G6. La bande à Dame Mbodj soupçonne des «manœuvres» pour, dit-elle, lever le mot d’ordre de grève, moyennant la «modique somme de 15 ou 20 mille francs Cfa» d’augmentation sur l’indemnité de logement. «Nous n’accepterons pas que la lutte soit vendangée pour des miettes», prévient-il. La Feder rappelle sa position sur ce point précis. «Nous ne demandons pas 20 ou 25 mille ou toute autre somme. Nous voulons que l’Etat du Sénégal mette à plat le système de rémunération des agents de la Fonction publique. Qu’il soit révisé et que l’indemnité de logement soit octroyée aux ayants droit sur une base d’équité et ainsi mettre fin aux injustices auxquelles les enseignants sont victimes depuis plusieurs décennies», soutient le secrétaire général de Cusems/­Authentique.
Sur un autre registre, la Feder exige la fin des lenteurs administratives dans la production des actes administratifs des enseignants, mais aussi l’apurement des 85 milliards de francs Cfa de dette envers les enseignants en termes de rappels d’avancement, d’intégration et de validation. Les syndicalistes, membres de la Feder, réclament également le dégel des prêts Dmc suspendu depuis l’avènement du Président Macky Sall, selon Dame Mbodj. Ils veulent aussi la viabilisation de toutes les Zac et la délivrance sans délai des titres de propriété aux ayants droit.
Les organisations syndicales, regroupées autour de Feder, ne décolèrent toujours pas de leur mise à l’écart des négociations. Elles exigent une convocation de tous les syndicats légalement constitués dans les concertations car, souligne le coordonnateur, les syndicats écartés des concertations ne reconnaissent pas ces élections de représentativité. Elles considèrent que jusqu’au moment où elles parlent, les résultats de ces élections ne sont pas officiellement proclamés car, dit le coordonnateur, «des recours en annulation ne sont toujours pas vidés. Et tant que le Tribunal ne vide pas ce contentieux et qu’un arrêté ministériel ne matérialise pas la proclamation définitive des résultats, ils ne vont pas les reconnaître», promet-il.
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