Les décideurs et acteurs qui sont dans l’éducation auront bientôt des données fiables pour évaluer la qualité et le niveau d’apprentissage des enfants de 9 à 16 ans au Sénégal. C’est en tout cas la promesse faite par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes), qui a lancé le baromètre Jangandoo 2019.

Le Laboratoire de recherche sur les transformations écono­miques et sociales (Lartes-Ifan), à travers le baromètre Jangan­doo 2019, vise haut : jauger le niveau et la qualité d’apprentissage dans les disciplines fondamentales que sont la lecture, les calculs (mathématiques) et la culture générale des enfants âgés de 9 ans à 16 ans, qu’ils soient inscrits à l’école française ou arabe ou hors du système. Ce baromètre, qui sera mis en œuvre dans les 14 régions, 45 départements et 798 districts du Sénégal à partir du mois d’avril, espère toucher près de 16 000 ménages et 30 000 enfants. A terme, les données collectées permettront d’ajuster les politiques éducatives et d’enseignement et notamment de penser à une stratégie de remédiation, selon le coordonnateur du Lartes, Abdou Salam Fall, et la directrice de ce baromètre, Rokhaya Cissé. Cette dernière, qui a rappelé les résultats de l’étude menée par le baromètre Jangandoo en 2016 sur un échantillon de plus de 22 000 enfants, a surtout regretté les faibles taux de réussite qui avaient été notés. «16 % pour la lecture, 20% pour les mathématiques et 22 % pour la culture générale. Et encore, il y avait de grandes disparités entre les régions comme Kaffrine, Kaolack, Matam, Diourbel, Tamba et Kolda qui n’étaient qu’à des taux de réussite de 10% contre Dakar et Ziguinchor 30%. Et sur l’échantillon étudié, 24% des enfants ne fréquentaient pas l’école, et 10 % d’enfants n’avaient accès à aucun système d’apprentissage», dit-elle.
Les résultats de l’enquête 2019 seront disponibles dès ce mois de juin et pour Patrick Nkengne, représentant de l’Unesco pôle Dakar, c’est l’occasion rêvée d’avoir un regard sur ce qui se passe hors de l’école et surtout de constater qu’on peut bien acquérir des connaissances ailleurs. Directeur de l’Institut national d’action pour le développement de l’éducation (Ineade), Cheikh Lam n’est pas moins séduit par l’idée de cette enquête sachant surtout que les bailleurs de fonds, partenaires au développement et instituts gouvernementaux, auront à leur disposition des données scientifiques fiables et probantes leur permettant de prendre les bonnes décisions. Grâce aux dispositifs de qualité qui seront mis en place, aux outils de pointe qui seront utilisés et à la rigueur qui sera de mise.
En tout, 500 animateurs et superviseurs seront formés sur l’approche et les méthodes pour la collecte des données dans les ménages et sur les lieux d’apprentissage. Dans certaines régions comme Dakar et Kédougou, cette formation est justement en train d’être menée. Elle se poursuivra dans d’autres zones.
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