ELECTIONS – CAF En désaccord avec le Comité d’urgence : Quand la Commission de gouvernance «freine» Constant Omari

Qui veut saboter le processus électoral en vue de l’élection du président de la Caf ? En tout cas, des mains invisibles sont en train de manœuvrer. Mais la Commission de gouvernance, qui tient à son indépendance, ne l’entend pas de cette oreille.
Dans une instance aussi sérieuse comme la Caf où le poste de président est occupé par un intérimaire dans un contexte aussi sensible, forcément certaines décisions créent un cafouillage.
Du coup, ce n’est pas une surprise si aujourd’hui le processus électoral en vue de l’élection du président de la Caf est en train d’être «brouillé» par cette décision du Comité d’urgence. Avec à sa tête le président Constant Omari qui, sous la pression de la Fifa, a convoqué dare-dare une réunion pour remettre en cause les décisions de la Commission de gouvernance. Cette dernière, présidée par Me Michel Brizoua Bi, avait pourtant annoncé jeudi dernier avoir validé les candidatures du Sénégalais Augustin Senghor et de l’Ivoirien Jacques Anouma. Avant de donner un feu vert provisoire à celles du Mauritanien Ahmed Yahya et du Sud-Africain Patrice Motsepe qui devront passer un grand oral le 28 janvier. Suspendu 5 ans par la Fifa, le président sortant Ahmad Ahmad ayant été déclaré inéligible.
Dans un communiqué ce dimanche, le Comité d’urgence a «diplomatiquement» désavoué la Commission de gouvernance en indiquant que «les candidatures déclarées recevables devront être soumises au préalable à la Commission de contrôle de la Fifa». Et en prétextant «que le président de la Caf a vocation à devenir le vice-président de la Fifa».
Composée d’éminents avocats, la Commission de gouvernance, fière de son indépendance, ne pouvait laisser passer une telle ingérence venant de l’exécutif. Et qui ressemble fort bien à une violation des statuts de la Caf qui régissent le principe de la non-interférence de l’exécutif dans les décisions de ses organes indépendants.
Et c’est sans surprise que l’avocat ivoirien, Me Michel Brizoua Bi, dans un courrier envoyé à Constant Omari, est monté au créneau pour faire part de son désaccord avec le Comité d’urgence sur l’interprétation que ce dernier a faite de son avis sur les candidatures soumises à son attention dans le cadre de l’élection à la présidence de l’instance dirigeante du football continental.
«Pour clarifications et devoir d’alerte»
Le président de la Commission de gouvernance estime que cette interprétation «procède d’une malheureuse erreur de lecture des dispositions statutaires» de l’instance continentale.
Dans cette correspondance dont l’Aps a eu copie, envoyée au président par intérim de la Caf, au secrétaire général et aux membres du Comité exécutif, «pour clarifications et devoir d’alerte», Me Michel Brizoua Bi semble ainsi être en porte-à-faux avec la décision rendue par le Comité d’urgence. Il persiste et signe que «les travaux de vérification complémentaires d’éligibilité et les auditions programmés se poursuivront selon les termes des décisions prises par la Commission de gouvernance, lors de ses délibérations des 5 et 6 janvier 2021».
Pas question d’arrêter le processus électoral
En clair, pas question d’arrêter le processus électoral, selon le président de la Commission de gouvernance. Qui rappelle : «Aucun organe de la Caf n’a compétence pour interférer dans le mode de scrutin ni dans le calendrier de ces travaux dont la mission essentielle est d’assurer une protection optimale de l’institution.» Un message clair envoyé à Constant Omari et à la Fifa dans leur volonté de «rassurer» des candidatures douteuses.