Le ministre de l’Elevage et des productions animales a procédé hier à la revue annuelle du secteur. Entre importation et exportation, les résultats sont mitigés. Si la volaille et l’œuf ont connu une hausse, c’est loin d’être le cas pour la production bovine.
Les acteurs de l’Elevage et des productions animales, sous la houlette de la tutelle, ont examiné hier l’évolution du secteur durant l’année 2017. Cet exercice s’est basé sur quatre indicateurs : la production nationale de viande et d’abats, la production nationale animale de lait, la production nationale d’œufs de consommation et les exportations de cuirs et peaux. Les résultats enregistrés sont mitigés, selon les filières. Pour ce qui est de la production de viande, elle est en deçà des attentes. 246 520 tonnes ont été obtenues. Les bovins et la volaille industrielle sont d’un grand apport dans cette production dans la mesure où ils ont approvisionné le marché à une échelle de 57%. Par rapport à 2016, une légère hausse de 2% est constatée, soit 3879 tonnes de plus. Selon le Secrétaire général, Moussa Mbaye, la production de viande est portée par la volaille. «La filière avicole maintient sa bonne dynamique depuis plus d’une décennie. Les bons résultats qu’elle a enregistrés s’expliquent essentiellement par un accroissement de l’offre de poulets de chair, à la faveur de l’installation de nouvelles exploitations avicoles d’une capacité relativement importante», souligne-t-il. La régression de 12% de la viande bovine est consécutive à un faible volume d’abattages et à «un hivernage 2016 difficile». En 2017, la couverture locale en viande est de 92%. Pour résorber le gap, le Sénégal a importé 20 951 tonnes.
Pour ce qui est du lait, le pays a aussi eu recours à l’importation de 30 660 tonnes provenant de l’Irlande, première exportatrice avec 31%, suivie de la France et de la Pologne.
L’une des satisfactions du ministre, Aminata Mbengue Ndiaye, est la production nationale d’œufs. L’exposé de Moussa Mbaye dévoile 719 millions d’unités, soit un pourcentage de 104%. L’objectif qui était de 694 millions a été dépassé en 2017. Des résultats que ce secteur doit en partie à l’augmentation des aviculteurs à une «situation sanitaire sous contrôle».
43% de hausse des exportations de peaux et cuirs
Sans doute le moins connu des indicateurs, les peaux ont connu des exportations, particulièrement celles «légèrement transformées». Le Sénégal a exporté 5069 tonnes de peaux et cuirs en 2017. Ce qui implique un net progrès de 43% par rapport à 2016. Tout en saluant ces prouesses, les acteurs du secteur de l’élevage constatent une chute à petit feu des exportations. Ce qui, selon eux, est dû à la mauvaise qualité des peaux collectées en rapport avec le sous-équipement des structures d’abattage en matériel de dépeçage adapté. L’un des autres freins est : «La forte demande en peaux brutes, à des fins alimentaires, de pays de la sous-région, notamment le Ghana et le Nigeria, qui offrent des prix très énumérateurs et achètent les peaux brutes de bovins.» Les services du ministère de l’Elevage et des productions animales ont aussi fustigé «l’implantation d’exportateurs non immatriculés qui raflent presque toute la production des abattoirs avant d’être exportée par voie terrestre au Mali». Selon le représentant du ministère de l’Economie, des finances et du plan, Assane Bouna Niang, le Sénégal peut beaucoup gagner avec la tannerie à l’instar du Maroc qui se sert des peaux pour fabriquer et écouler des chaussures et des sacs.
Stagiaire