Les femmes s’activant dans les industries extractives au Sénégal représentent moins de 25% des effectifs employés par ces industries, a indiqué vendredi Demba Seydi de l’Ong Publiez ce que vous payez. «Des études menées en partenariat avec la Banque mondiale et l’Itie (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) montrent qu’au Sénégal, moins de 25% des femmes travaillent actuellement au niveau des industries extractives», a-t-il déclaré. M. Seydi s’exprimait ainsi à l’occasion d’un panel sur le thème «Les femmes au cœur des mines et des industries extractives : quels impacts au quotidien». Ce panel est organisé par le Centre pour le commerce extérieur du Sénégal (Cices) dans le cadre de la Journée internationale de la femme. A cette occasion, les différents panelistes ont passé en revue, entre autres points majeurs, «les impacts socioéconomiques de l’exploitation minière sur les droits des femmes au Sénégal, ainsi que le rôle et la place» qu’occupent ces dernières dans le secteur extractif. Selon le juriste, spécialiste des questions liées aux industries extractives à Enda-Diapo, «le secteur des mines est une activité qui donne en ce moment peu d’opportunités aux femmes en termes de revenus et d’emplois et de conditions humaines». «Le profil de femme dans une mine n’est pas aisé à incarner», a fait pour sa part remarquer l’ingénieur en mine et géologie, Lika Scott, précisant sur ce point que beaucoup d’étudiantes spécialisées en la matière peinent à s’insérer en raison de considérations liées à leur «féminité». Face à ce qui est considéré comme une «injustice», des solutions et innovations majeures ont été apportées par l’Etat du Sénégal avec l’adoption du nouveau Code minier de 2016, souligne la juriste à Enda-Lead, Gnagna Diène Diatta. Elle a cité à titre d’exemple l’article 109 du nouveau Code minier instituant la promotion de l’égalité des chances à l’emploi entre hommes et femmes dans la sphère professionnelle, mais également la garantie de l’équité salariale entre employés hommes et femmes à qualification égale. Malgré toutes ces mesures, «beaucoup de choses restent encore à être faites», a-t-elle reconnu, invitant l’Etat et les industriels concernés à «pousser davantage les innovations» en allant dans le sens de «renforcer les capacités des femmes et à leur donner plus de responsabilités».