Sans doute, il n’y a pas de travail plus exaltant. Aller dans le Sénégal des profondeurs pour mieux connaître, mieux servir les habitants ; apprendre de ces populations et participer au développement des communautés rurales. C’est la mission assignée aux jeunes volontaires de Corps Africa/Sénégal, qui ont prêté serment devant la ministre de la Jeunesse.Par Justin GOMIS

– Ils jouent un rôle parfois invisible, mais essentiel dans le développement communautaire. Cette année, 31 volontaires de Corps Africa/ Sénégal, retenus suite à une candidature de 626 postulants, ont prêté serment ce vendredi. Ces jeunes, qui constituent la 5e cohorte, sont parrainés par le Général Joseph Mamadou Diop, chef d’état-major particulier du président de la République. Ils seront déployés dans 13 régions au niveau des collectivités rurales, pour un an d’immersion dans différentes familles. Ils auront pour mission, d’identifier des projets de développement d’impact durable pour l’autonomisation des communautés vulnérables, qu’ils vont réaliser avant la fin de leur immersion. Un modèle qui permet de promouvoir l’engagement citoyen des jeunes et valoriser les savoirs endogènes des communautés rurales. «Ce que nous faisons aujourd’hui, nous le faisons à l’instar des autres pays où le Corps Afrique existe, à savoir le Rwanda, le Malawi, bientôt le Ghana et l’Ouganda, le Nigeria et l’Ethiopie. C’est une cérémonie officielle pour des jeunes qui ont choisi de servir leur pays. Après leurs études supérieures, ils disent : si j’ai été à l’université, si j’ai été formé, c’est grâce aux nationaux. Je prends une année, que je dédie pour participer au développement de mon pays», explique Mamadou Sarr, Directeur de Corps Africa/­Sénégal. D’après lui : «Dans cette capacité «building» que le jeune fait, il y’a un investissement en retour. Ça permet aux jeunes de se connaître, connaître leurs capacités de résilience, d’innovation, d’invention. Ça permet aux jeunes aussi d’apprendre des autres, des communautés et de comprendre ce que c’est que le Sénégal. Ce qui a été fait.»
A l’en croire, plusieurs personnes ignorent ce qui se fait à l’intérieur du pays. Et c’est seul le volontariat qui offre l’occasion de le découvrir et d’en faire un challenge. L’importance de Corps Africa/Sénégal, qui s’active dans les domaines de l’éducation, la culture, l’économie sociale et solidaire, l’environnement et la croissance exclusive, l’agriculture, et le leadership, n’est plus à démontrer. «Dans le système anglo-saxon, pour faire des études supérieures, il faut avoir un capital service social de sa communauté», renseigne en outre, Mamadou Sarr. Il ajoute : «Pendant une formation d’un an et demi, ils sont formés à travers beaucoup de choses, de modules très innovateurs, tels le design thinking, le team building. Ils sont formés aussi à s’habituer aux autres partenaires qui sont dans le développement local, à savoir des Ong, structures d’encadrement de l’Etat qui doivent comprendre leur fonctionnement afin qu’une fois qu’ils seront sur le terrain, ils puissent effectivement travailler ensemble.»
En écho, la ministre de la Jeunesse, Fatoumata Néné Tall, qui a présidé la cérémonie de prestation de serment, insiste : «Ces hommes et femmes méritent un profond respect, un soutien moral, des hommages et encouragements.» Saluant les résultats satisfaisants de la 4e cohorte, dont elle était la marraine en 2019, la ministre de la Jeunesse invite les volontaires de la 5e cohorte, à imiter leurs prédécesseurs. «Grâce à des actions salutaires et salvatrices qui ont permis en n’en point douter, de limiter la propagation de la maladie au sein des communautés d’accueil», conseille Mme Tall.
Aujourd’hui, l’impact du travail des volontaires sur les communautés est incommensurable. Surtout dans ce contexte, avec la pandémie qui gronde toujours. «Je vous invite à être au service des infrastructures hospitalières, à être très coopératifs avec les autres structures de développement et les services étatiques.» Néné Fatou­mata Tall appelle la jeunesse «à être altruiste, intelligente, consciente et ambitieuse, pour prendre part aux activités et faire en sorte que la future présidence de l’Union africaine de Macky Sall, puisse être une opportunité de faire remarquer l’engagement des jeunes au service de la Nation».
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