Que se passe-t-il concrètement dans le milieu de la culture, des droits d’auteur et droits voisins notamment ? La crise qui perdure au sein de l’ex Bsda devient inquiétante et interpelle les autorités à divers niveaux. Alors que tous les acteurs ont appelé pendant de longues années, de tous leurs vœux à la création d’une société de droit privé, et que le président de la République a fini par signer un décret instituant la Société des droits d’auteur et droits voisins (Sodav), c’est désormais des problèmes qui n’ont pas leur raison d’être qui viennent empêcher le bon fonctionnement de cette structure. Bien qu’ayant suivi le long processus qui a conduit à cette avancée notable dans le secteur culturel, on pourrait se demander à juste raison si effectivement les gens se sont véritablement préparés à accueillir ce joyau et lui faire jouer le rôle qui devrait être le sien. A la Sodav, il y a quelques mois, notamment en septembre dernier, c’est la première présidente du Conseil d’Administration Angèle Diabang qui démissionnait de son poste pour «convenance personnelle» après un peu plus de deux ans d’activité. Jamais ce départ surprenant et inattendu n’a été éclairci à l’opinion publique. Du moins, aucune autorité ne s’est prononcée publiquement sur les véritables raisons de ce départ. Plus tard, il s’en est suivi une longue période d’attente pour la passation des charges entre l’ancienne direction du Bsda (une structure morte depuis plusieurs mois) dirigée par Mounirou Sy et la nouvelle direction de la Sodav, conduite par Bouna Manel Fall. Récriminations et agitations de toutes parts dans les médias, ont fini par déboucher sur l’inhumation du Bsda, au mois d’octobre 2016. Tout le monde applaudit des deux mains pensant que tout était enfin rentré dans l’ordre et que les auteurs pouvaient jouir désormais de leurs droits. A l’époque, beaucoup ont cru que les choses allaient désormais se passer autrement. Mais non ! Au mois de janvier dernier l’As­sociation des acteurs de l’industrie musicale (Aim) est montée au créneau pour exiger le paiement sans délai des redevances des artistes-musiciens et de tous les ayants droit. Ils ont surtout fait savoir que depuis un an, les droits d’auteur n’étaient pas payés et qu’une riposte se préparait prochainement. Ainsi, Zeynoul Hamid Sow et ses amis de l’Aim ont, il y a un mois, interpellé l’Etat sur la gestion de la Sodav qui inquiète les ayants droit. «Nous allons prendre nos responsabilités le moment venu, pour nous débarrasser des gens qui veulent prendre en otage la culture et pour leurs profits individuels», avait pesté M. Sow qui continue à insister sur le fait qu’il y a des lobbies qui sont derrière pour prendre en otage la culture. Dernier rebondissement En réponse à ces sorties, la Sodav avait incriminé à son tour la gestion de l’ex directeur Mou­nirou Sy, l’accusant de «mauvaise gestion». A cette rencontre la nouvelle Pca Ngoné Ndour et le directeur de la Sodav Bouna Manel Fall, semblaient bien s’accorder sur une même note de musique : «la gestion du Bsda par l’ancien directeur n’a pas été des meilleures et c’est ce qui occasionnait des retards dans le payement des redevances… ». Mais voilà brusquement que le Conseil d’administration qui semblait afficher une satisfaction après les 100 jours de gestion de Bouna Manel Fall, le révoque après une simple demande d’explication. La situation à la Sodav devient donc plus qu’inquiétant. Que cache encore ce retournement de situation ? Où va la Sodav ? Et quelle est l’origine de tous ces problèmes? Qui sont les lobbies que les associations dénoncent ? Que veulent-ils réellement ? Quel est le sort des ayants droits face à ces spectacles nauséabonds? Quelles sont réellement leurs positions face à la situation et que faire pour sortir de cet éternel recommencement ? Une assise des ayants droits s’impose. Surtout qu’en 2017, année déclarée culturelle, les appétits sont grands, et les problèmes ne manqueront pas. Toutefois, les solutions, il faudra les trouver avec lucidité et clairvoyance ! arsene@lequotidien.sn