En visite-express à Dakar pendant le week-end dernier, Jules Koundé confie avoir reçu beaucoup d’émotions et d’amour des Sénégalais. Ambassadeur de «Siboo», une organisation sénégalaise spécialisée dans le marketing, l’international français a abordé dans cet entretien, entre autres sujets, les raisons de son séjour dans la capitale sénégalaise, les résultats mitigés de son club, le Fc Barcelone, l’Equipe de France, mais aussi la prochaine Can du Sénégal.

Qu’est-ce qui vous a poussé à venir au Sénégal ?
Il y a plusieurs choses. Comme je disais, tout d’abord, j’ai toujours été entouré de Sénégalais. Un de mes meil­leurs amis est d’origine sénégalaise. C’est le frère de Oumy (celle qui a organisé la visite à Dakar). Mon agent est aussi d’origine sénégalaise (Jonathan Kébé). J’ai toujours eu des liens, un bon feeling avec des Sénégalais. Evidem­ment, quand Oumy m’a parlé de ce projet «Siboo», je l’ai trouvé intéressant et dans lequel je me reconnaissais. C’était aussi l’objet de ma visite, de pouvoir partager avec les enfants, tout simplement représenter ce projet. La troisième chose, c’est que j’ai toujours eu envie de visiter ce pays, notamment l’île de Gorée qui est un lieu unique, très symbolique et important pour l’histoire.

Vous êtes l’ambassadeur du projet «Siboo». Qu’est-ce que vous comptez faire pour l’accompagner ?
C’est quelque chose qu’on doit déterminer avec Oumy, mais je suis très content de faire partie de ce projet. Je vais essayer de donner le maximum de mon temps et de faire le plus de choses possibles pour mettre en place ce projet. Il partira du Sénégal, mais c’est un projet qui est assez global et qui peut s’appliquer à une formation. Il y a même des problématiques qui ne sont pas propres à l’Afrique. Mon implication va être certaine.

Est-ce que vous êtes prêt à impliquer d’autres stars dans ce projet ?
Bien sûr ! Je pense que plus qu’il y aura de gens, plus ce sera intéressant. C’est une plateforme pour parler de ces sujets-là et accompagner le projet. Evidemment, il faudra déterminer le cadre dans lequel «Siboo» agira. Mais ce serait une bonne chose.

Quel est ce lien avec les Sénégalais ?
J’ai évolué à Bordeaux avec Sabaly (Youssouf), Lamine et Salif Sané, les deux frères. J’ai des amis en dehors du foot. J’ai toujours eu un bon rapport en général avec les Sénégalais. C’est un Peuple humble, très accueillant.

Justement, cette visite-express, avec ces quelques heures passées à Dakar, comment l’avez-vous vécue ?
J’ai beaucoup aimé. Ça a été évidemment très rapide avec seulement un peu plus de 24 heures. Mais j’ai essayé de faire le maximum de choses. Ce que je retiens, c’est que j’ai reçu beaucoup d’émotions, beaucoup d’amour venant des Sénégalais. Honnêtement, ça me conforte dans l’impression que j’avais eue de par les gens que je connais, qui sont d’origine sénégalaise et qui ne vivent pas forcément ici. J’en ai pris plein les yeux avec cette visite à Gorée que je n’oublierai jamais et qui est un moment marquant, très fort. Comme je l’ai écrit dans le livre d’Or de la Maison des Esclaves, «pour savoir où on va, il est important de savoir d’où on vient et de connaître l’histoire de son peuple». Le Monument de la Renaissance aussi c’est magnifique. J’ai essayé de faire le plus de visites possibles dans le temps imparti, mais comme je disais, c’est sûr que je reviendrai. Je n’avais pas vraiment d’idée sur le Sénégal. C’est vrai que je n’ai vu qu’une très petite partie du Sénégal. Il faudra plus de visites pour avoir une impression générale du Sénégal. En tout cas, l’impression que j’avais avant d’un Peuple très accueillant, très humble et qui donne beaucoup d’amour, s’est confirmée. C’est ce que j’ai vraiment ressenti.

Parlons du Fc Barcelone, votre équipe. Les résultats ne sont pas bons en ce début de saison. Qu’est-ce qui explique cela ?
On appréhende la seconde partie de la saison avec beaucoup d’envie. La première partie de la saison n’a pas été forcément à la hauteur de nos attentes et de celles des supporters. On en est les premiers conscients, mais il faut voir le positif. On est qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions qui est un gros objectif en début de saison. En Liga, on n’est pas décrochés, il y a un petit écart. Je pense que l’équipe va revenir très fort en deuxième partie de saison. On va se remobiliser, se dire les choses pour pouvoir gagner des titres parce que c’est toujours l’objectif quand on joue à Barcelone. On se doit d’être exigeants avec nous-mêmes. On ne peut évidemment pas se satisfaire de notre première partie de saison. Que ce soit sur les résultats, mais aussi dans le contenu.

Est-ce que le déclic peut se faire en Ligue des Champions ?
Ce sont des matchs très importants qui nous attendent en 8e de finale. Aller en quart de finale serait déjà un grand pas en avant. Mais avant cela, il y a beaucoup de matchs. La Champions League, c’est en février. Il y a le championnat qui est l’objectif majeur du club. C’est un peu cela qui guide ta saison parce que c’est la compétition où tu joues plus de matchs. Donc, il s’agit de bien se remettre en selle en championnat. Il y aura aussi la Supercoupe qui, l’année dernière, a été un déclic important pour nous quand on l’a remportée. Donc, il y a des échéances bien avant la Ligue des Champions et je pense qu’elles nous serviront pour justement bien préparer le rendez-vous des 8es de finale.

A l’inverse, en Equipe de France, tout se passe super bien pour vous ?
C’est sûr que les résultats de l’équipe sont très positifs. On a eu vraiment une très belle année 2023. On continue dans notre dynamique. On a une équipe pour gagner toutes les compétitions. Après, il y a le terrain. On arrive avec beaucoup de confiance, d’humilité aussi, mais bien conscients qu’on a les qualités pour faire quelque chose dans cet Euro. Même si on sait que ne sera pas facile en Allemagne. L’Euro, c’est une compétition assez relevée, peut-être plus dense que la Coupe du monde. Mais on est confiants et très déterminés à remporter cet Euro.

Le Fc Barcelone, c’est la formation avec la «Masia» qui accueille beaucoup de jeunes Africains. En tant que cadre et africain d’origine, quel est le conseil que vous donnez à ces jeunes dont certains sont des Sénégalais ?
Ce sont les mêmes que je peux donner à tous ceux qui rêvent un jour de pouvoir jouer en professionnel et surtout avec l’équipe première du Barça. On sait à quel point c’est difficile. Le Barça fait partie des plus grands clubs du monde. Mais avec le travail et la détermination, je pense que ce sont déjà deux clés pour pouvoir atteindre ces objectifs. C’est un chemin qui est long, qui est parfois difficile avec pas mal de sacrifices. Mais quand on veut, on peut. Il faut leur donner beaucoup de courage et leur souhaiter le meilleur.

Parlons de la prochaine Can qui se jouera sans le Bénin, votre pays d’origine, mais avec le Sénégal comme champion en titre. Comment voyez-vous cette Can ?
Je la vois assez ouverte. Je pense qu’il y a pas mal d’équipes qui peuvent postuler à la gagne. Evidemment, le Sénégal en est une avec une très bonne équipe, jeune avec des cadres qui ont beaucoup d’expérience. Surtout, ce sont les champions en titre. Bien évidemment, je pense à des équipes comme le Maroc qui a très bien figuré à la Coupe du monde. Il y a vraiment de belles équipes comme le Cameroun, l’Algérie, et aussi la Côte d’Ivoire qui sera à la maison. Il y a beaucoup d’équipes de qualité. J’ai hâte de la suivre. Ça va être une belle fête. Pour ma préférence, étant donné qu’il n’y a pas le Bénin (rire), elle ira au Sénégal.