A cause des changements climatiques, le monde se retrouve face à de nombreuses vulnérabilités, notamment sur les plans économique et sanitaire. Ces conséquences pourraient être à l’origine de plus de 14 millions de décès d’ici 2050 dont 35% en Afrique. Par Justin GOMIS –
Les effets des changements climatiques entraînent des conséquences néfastes dans la vie des personnes. Ils sont la cause d’énormes soucis sur les plans sanitaire et économique. «D’ici i2050, les changements climatiques pourraient causer 14, 5 millions de décès supplémentaires et 12, 5 milliards de dollars de pertes économiques, imposant un fardeau additionnel d’1, 1 milliard de dollars aux systèmes de santé», indique, dans le texte introductif, la Fondation Sanofi. Pourtant, le continent africain, qui ne participe pas de manière significative à l’émission des gaz à effet de serre, n’en demeure pas le moins touché. «Bien que le continent africain représente 17% de la population mondiale et ne contribue qu’à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il subit pourtant 35% des décès liés aux catastrophes climatiques», note la Fondation Sanofi. A en croire la fondation, qui organisait cette rencontre en collaboration avec Enda, «les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques». Elle cite les «événements météorologiques extrêmes qui aggravent considérablement les problèmes de santé publique, d’insécurité alimentaire et d’accès à l’eau, augmentent la prévalence des maladies infectieuses et exacerbent les inégalités de santé, en particulier pour les populations vulnérables».
D’après la Fondation Sanofi, ce sont les communautés locales qui subissent les premières les effets de ces bouleversements, si l’on sait qu’elles «sont souvent dotées de ressources limitées et d’un accès restreint aux services essentiels et qui sont particulièrement vulnérables à ces impacts sur la santé».
Et c’est à cause de ces conséquences qu’il a été initié le Campus des solutions locales inauguré samedi dernier. Ainsi, 200 participants et les acteurs de la résilience des communautés aux changements climatiques de 10 pays d’Afrique subsaharienne ont pris part au lancement de ce campus de l’initiative d’adaptation aux changements climatiques. Et pour ce faire, la Fondation Sanofi a alloué la somme de 42 millions d’euros, soit 27 milliards de francs, pour financer 57 projets dans 17 pays d’Afrique d’ici l’horizon 2050, en vue de valoriser le savoir-faire et les initiatives communautaires en matière de réponse aux changements climatiques. «Nous essayons de mettre nos savoir-faire, notre énergie, mais aussi nos moyens financiers au service des communautés qui sont, elles, capables de créer des solutions adaptées sur le terrain», dit Frédéric Oudéa, président de la Fondation S. Pour lui, «il faut trouver des solutions locales et essayer de mobiliser le maximum de partenaires».
Abondant dans le même sens, le Secrétaire exécutif d’Enda invite à promouvoir les approches locales et communautaires. Dans ce sens, il pense qu’il est possible de renforcer la résilience des systèmes de santé face au dérèglement climatique. «C’est à ce titre que l’accélérateur sous-régional pour renforcer les organisations communautaires de base à travers le Consortium Enda et l’université Gaston Berger de Saint-Louis, a été mis en place», a dit Sékou Sarr.
Il faut savoir que la Fondation S., le Consortium Enda et l’Ugb ont saisi cette opportunité pour manifester leur désir de renforcer les actions d’adaptation et de résilience des populations vulnérables face aux changements climatiques. Ainsi, ils encouragent «le partage d’expériences et de connaissances entre les différents acteurs impliqués dans les actions d’adaptation des communautés (associations, universités, institutions, entreprises, professionnels de santé), soutiennent l’innovation et accélèrent le déploiement à grande échelle de solutions locales d’adaptation en soutenant la recherche embarquée et la co-création de solutions innovantes adaptées aux contextes locaux», lit-on dans la note introductive. L’objectif, «c’est de stimuler la collaboration multi-acteurs pour le renforcement de la résilience des communautés en encourageant les synergies d’actions entre les acteurs locaux, les institutions publiques, les entreprises privées, les Ong, les chercheurs et les citoyens».
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