La Cosydep prône une étude sérieuse pour cerner le problème, car «l’école est une société en miniature et elle vit tout ce qui se passe dans la société», estime le Directeur exécutif de la structure.

Par Malick GAYE – Pour éradiquer la violence en milieu scolaire, la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique) souhaite faire une étude pour comprendre le phénomène. Cette dernière permettra de proposer une solution pérenne. Car comment éradiquer la violence en milieu scolaire ? Cette interrogation a taraudé l’esprit d’un bon nombre de spécialistes, l’année écoulée, quand la somme d’actes isolés a fait craindre le pire aux parents. Pour Cheikh Mbow, le Direc­teur exécutif de la Cosydep, même si cette question peut paraître urgente, il faut néanmoins prendre le temps nécessaire de cerner le phénomène pour une réponse efficiente. «Il faut faire une étude sérieuse pour cerner le problème. C’est à partir de cette étude qu’on saura les actions à développer pour que nos écoles puissent être apaisées. Il ne faut pas oublier que l’école est une société en miniature et elle vit tout ce qui se passe dans la société», a déclaré Cheikh Mbow lors du forum intitulé Nos vacances pour l’école.
Si pour l’heure, la position de la Cosydep est d’éradiquer le fléau en s’attaquant à ses racines, Ndèye Bineta Camara de la Direction des ressources hu­maines au ministère de l’Education nationale plaide pour une conjugaison des efforts des acteurs de l’école pour venir à bout de ce problème. «La violence instaure un climat d’insécurité et de peur à l’école. Elle viole le droit des élèves à apprendre dans un environnement sûr», constate-t-elle. Avant de proposer de «mettre en avant la médiation entre l’école et les quartiers, mais aussi entre les acteurs de la communauté éducative». «Et ceci, estime-t-elle, devra faire l’objet d’un pilotage intelligent et une pénalisation des faits et des comportements délictuels sont à envisager, pour combattre la délinquance extérieure.»
Pour la sociologue, Selly Ba, l’élève ne répète que ce qu’il a vu à la maison, par conséquent, s’il faut trouver une solution à cette violence en milieu scolaire, il faudra y intégrer cet aspect. «On parle de violence à l’école tout en oubliant que ces enfants viennent de la société où la quête de l’avoir a une proportion démesurée. On doit se poser les bonnes questions (…) Il n’y a pas si longtemps que ça, l’université recevait des étudiants qui ont une certaines visions de la société. Main­tenant, la majeure partie des réclamations des étudiants est d’ordre alimentaire. On doit faire une introspection pour trouver une solution», a déclaré Selly Ba.
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