Le Sénégal compte plus de 17 000 réfugiés sur son sol. Ces derniers devraient voir bientôt leur situation en règle. Ainsi, le Sénégal, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (Hcr)-Bureau Multi-pays au Sénégal, travaille à l’éradication de l’apatridie d’ici 2024. C’est dans ce sens qu’ils tiennent depuis mardi à Saly, un atelier pour adopter un Plan d’action national pour éradiquer l’apatridie d’ici 2024.
Selon Mme Aïcha Gassama Tall, Secrétaire générale du ministère de la Justice, ce travail fait suite à la tenue du segment mondial de haut niveau qui a eu lieu en octobre 2020 et l’un des engagements était d’adopter un Plan d’actions national pour éradiquer l’apatridie d’ici 2024. «L’apatridie, c’est la situation dans laquelle une personne est dépourvue de nationalité ; l’apatride, c’est la personne dont aucun Etat ne reconnaît le statut de ressortissant. C’est une situation très dramatique. Ce sont des personnes qui ne peuvent disposer ni de passeport ni de carte nationale d’identité. Ce sont des personnes qui ne peuvent accomplir aucun acte de la vie de tous les jours», a renseigné Mme Aïcha Gassama Tall.
A en croire la Secrétaire générale du ministère de la Justice, qui présidait la cérémonie d’ouverture de cet atelier, «l‘objectif c’est de parvenir à ce qu’il n’y ait plus d’apatrides d’ici 2024. Le Sénégal s’est très tôt engagé dans cette dynamique. Déjà avec la Loi n°31-10 du 7 mars 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, en combinant les critères sur le droit du sol et le droit du sang, cela a permis à beaucoup d’Africains qui étaient présents sur le sol sénégalais d’acquérir la nationalité sénégalaise.  Et le Sénégal a ratifié la Convention de 1954 sur le statut des apatrides mais aussi, celle de 1961 portant éradication de l’apatridie. Donc le Sénégal est dans cette dynamique et récemment, on est allé vers la naturalisation des réfugiés mauritaniens qui sont sur notre sol depuis plusieurs années maintenant», a déclaré Mme Tall.
Selon le capitaine de vaisseau, Michel Diouf, chef de la Division aérienne générale de l’Etat-major particulier du président de la République, représentant du Comité national chargé de la gestion de la situation des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées, l’action allant vers leur naturalisation est bien engagée et elle se poursuit. «Il s’agit de plusieurs milliers de personnes qui étaient d’abord au Nord du pays et qui se sont par la suite, dispersées sur tout le territoire national. Parmi elles, il y a  des enfants de réfugiés qui sont nés au Sénégal et qui se considèrent comme des Sénégalais. C’est donc tout à fait normal qu’on leur donne la nationalité sénégalaise. Concernant ces personnes, les critères pour leur octroyer la nationalité ont été beaucoup assouplis. Parce qu’on s’est rendu compte que ce sont des personnes qui n’avaient aucun contact avec leur pays d’origine. C’est donc un cadre particulier qui a été mis en place pour leur faciliter l’octroi de la nationalité sénégalaise», a déclaré le capitaine Diouf.
La dernière campagne de recensement des réfugiés a permis d’en comptabiliser environ 17 000. «Mais ce nombre a certainement évolué et les prochaines campagnes permettront d’affiner ce chiffre. Parmi les réfugiés qui ont été recensés, plus de 90% sont des Mauritaniens dont la plupart se trouvent dans la Vallée du fleuve Sénégal où ils sont parfaitement intégrés. Ils jouissent également  des droits qui sont reconnus aux réfugiés. Donc le rôle du comité est de permettre à ceux qui optent pour le retour volontaire dans leurs pays d’origine, de le faire. Et pour ceux qui choisissent de rester et jouir de la nationalité sénégalaise, de leur faciliter la naturalisation. C’est un processus continu et beaucoup de réfugiés ont déjà obtenu la nationalité sénégalaise. Il y a aussi des dossiers qui sont en instance au niveau du ministère de la Justice», a conclu le capitaine de vaisseau Michel Diouf, chef de la Division aérienne générale de l’Etat-major particulier du président de la Ré­publique, représentant du Co­mité national chargé de la gestion de la situation des réfugiés.
Par Alioune Badara CISS Correspondant
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