Le fait de choisir d’attendre l’arrivée des renforts avant d’intervenir n’a pas été une bonne décision des policiers locaux lors de la fusillade qui s’est produite à Uvalde, au Texas. D’autant plus que le tireur, lui, était dans l’école depuis une heure, a-t-on constaté.

Le directeur de la Sécurité publique du Texas a sa petite idée à propos de la fusillade qui s’est passée à Uvalde. Aux yeux de Steven McCraw, la police a pris une «mauvaise décision» en n’entrant pas rapidement dans l’école d’Uvalde, où s’était retranché le tireur, auteur du fameux massacre, a écrit hier Le Point. M. McCraw dira au cours d’une conférence de presse, au sujet du délai d’intervention des Forces de l’ordre, qui a été très critiqué, qu’«avec le recul, maintenant, bien sûr que ce n’était pas la bonne décision. C’était la mauvaise décision, point final».
«Si je pensais que ça pouvait aider, je m’excuserais», a-t-il dit, très ému. Dix-neuf agents sur place avaient préféré attendre une unité d’intervention de la police aux frontières, alors que Salvador Ramos, le tireur, s’était introduit depuis environ une heure dans le bâtiment scolaire. L’adolescent d’à peine 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes.
Steven McCraw a aussi soutenu que les Forces de l’ordre étaient d’avis «qu’il n’y avait peut-être plus de survivant». De nombreux appels de plusieurs personnes se trouvant dans les deux salles de classe touchées, dont un d’une enfant à 12h 16, sont cependant parvenus à la police plus d’une demi-heure avant l’intervention, à 12h 50. Ces appels ont prévenu que «huit à neuf élèves étaient vivants», a déclaré Steven McCraw. Lors d’un de ses premiers appels, cette élève, qui avait prévenu qu’il y avait plusieurs morts, a demandé : «S’il vous plaît, envoyez la police maintenant.» La fusillade, qualifiée de «nouveau Sandy Hook» dans la presse américaine, faisant référence à l’effroyable massacre dans une école primaire du Connecticut en 2012, a réveillé les traumatismes de l’Amérique. Les visages des très jeunes victimes, âgées de 11,10, 9 et 8 ans, diffusés en boucle à la télévision, et les témoignages de leurs proches effondrés ont ému le pays, relançant une vague d’appels à mieux réguler les armes à feu. Ce mouvement a peu de chances de se traduire en actes, étant donné l’absence d’espoir d’une adoption par le Congrès, d’une loi nationale ambitieuse sur la question.
Avec Le Point