Éthiopie – Reprise des hostilités entre l’Armée et les rebelles du Tigré : Plusieurs milliers de personnes déplacées

Par Mamadou T. DIATTA –
Les rebelles de la région du Tigré, en Ethiopie, ont fait main basse sur la région de l’Amhara, samedi dernier. Dès hier, des combats ont été signalés au sud de Kobo, située à une quinzaine de kilomètres au sud de la frontière du Tigré, avec comme conséquence immédiate, de nombreuses populations -on fait état de plusieurs milliers de personnes qui fuyaient les combats – qui se sont mises à fuir, après la chute de ladite localité.
L’on évoque le retrait de l’Armée dès le samedi même de Kobo. Le but de cette démarche c’est d’«éviter des pertes massives» du côté des civils. Au même moment, la ville était l’objet d’attaques «de plusieurs directions» par les rebelles tigréens, fait savoir le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed.
Il faut dire que les espoirs de reprise des négociations en vue d’installer une paix durable ont été douchés par la reprise des affrontements entre les soldats de l’Armée nationale et les forces rebelles. Ces deux camps s’accusent mutuellement d’être responsables de cette situation.
La reprise des combats avait conduit de nombreux pays et des organisations internationales comme l’Organisation des Nations unies (Onu), les Etats-Unis et l’Union européenne (Ue), à appeler à la cessation des affrontements et que les protagonistes trouvent le moyen de résoudre pacifiquement leur différend.
Des témoignages anonymes, au niveau local, ont fait état d’intenses combats à l’arme lourde. Un couvre-feu, qui interdit tout déplacement entre 19H 00 et 6H 00 locales et la circulation des véhicules dès 18H 00, a été instauré à Woldiya, une ville située à 500 km au nord d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
Le Nord de l’Ethiopie n’est pas une partie accessible pour la presse. Cet état de fait empêche les journalistes d’avoir des possibilités de vérification indépendante des informations qu’ils ont en leur possession. Il y a aussi que le réseau mobile et l’internet y sont aussi aléatoires et, souligne-t-on, la situation sur le terrain est difficile à apprécier.
La guerre entre l’Armée éthiopienne et les rebelles au Tigré a débuté lorsque le chef du gouvernement fédéral éthiopien, Abiy Ahmed, a envoyé dans cette région, les troupes de son armée afin de s’y débarrasser des autorités locales. M. Ahmed accusait, en effet, ces derniers d’avoir attaqué des bases militaires.
Après un retrait de la zone, les forces irrédentistes sont revenues en force reconquérir, à travers une contre-offensive, au milieu de l’année 2021, la plupart de l’espace territorial du Tigré.
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