Doudou Diagne Diecko n’est pas d’accord avec ceux qui soutiennent que la lutte est en crise suite à la rareté des combats. Selon le président de l’Association des amateurs, la faute revient aux lutteurs qui ont fait fuir les sponsors par manque de professionnalisme.
N’êtes-vous pas sceptique par rapport au combat Modou Lô-Ama Baldé qui semble déjà compromis avec l’arrestation du promoteur Luc Nicolaï ?
On s’en remet à Dieu en ayant la foi que seul Lui peut sortir Luc Nicolaï de la situation dans laquelle il se trouve actuellement. Chaque jour, on ne cesse d’espérer de voir qu’il soit libéré. Dieu est seul maître du destin des hommes. Nous prions chaque jour pour que Luc puisse humer l’air de la liberté afin qu’il concrétise son affiche.
En tant que Roi des arènes, Modou Lô ne court-il pas un risque en affrontant Ama Baldé ?
En matière de combat, je pense que tout adversaire court le risque de croiser l’autre. Chacun des deux lutteurs dispose d’arguments solides pour battre l’autre. Le favori, c’est Modou Lô qui est le Roi des arènes. Mais chacun peut sortir victorieux de ce duel.
Un mot sur le combat Balla Gaye 2-Boy Niang 2 tant annoncé, mais qui tarde à se concrétiser…
Balla Gaye 2-Boy Niang 2 est un combat qui s’impose parce que Boy Niang 2 est un jeune lutteur et Balla Gaye 2 avait promis de donner aux jeunes leur chance. Les deux lutteurs doivent revenir à la raison, car c’est un combat que les Sénégalais réclament.
Certains disent que c’est un non-combat vu que Boy Niang 2 ne ferait pas le poids pour avoir montré ses limites face à Lac 2…
La lutte n’est pas une science exacte. N’est-ce pas que Balla Gaye 2 est considéré comme la bête noire de Modou Lô ? C’est le cas de figure avec Eumeu Sène considéré comme la bête noire de Balla Gaye 2. Alors que ce même Eumeu Sène, sa bête noire n’est autre que Modou Lô. Donc vous voyez tout est possible en lutte. Boy Niang 2 peut perdre devant Lac 2 et prendre le dessus sur Balla Gaye 2. Comme le contraire peut se produire.
En attendant ces affiches, il y a une qui est montée : Siteu-Papa Sow. Mais n’empêche, on parle de crise de la lutte avec la rareté des combats…
La lutte, ça avance. Qu’on cesse de dire que rien ne va parce que les ténors ne trouvent pas de combat ! S’ils ne luttent pas, c’est leur affaire. La lutte n’a plus d’argent, les sponsors ne suivent plus. Les lutteurs ont faire fuir les sponsors. Un sponsor ne peut pas investir son argent et que le lutteur ne fasse pas la promotion de sa marque. L’autre reproche, c’est que les lutteurs manquent de ponctualité. Ils ne viennent pas à l’heure lors des face-à-face. La Fifa et la Caf ne peuvent pas fonctionner sans sponsors. Il faut que les lutteurs respectent les sponsors et se montrent plus professionnels. Maintenant que les sponsors sont partis, il faut que les lutteurs acceptent de diminuer leurs cachets. C’est aussi simple que ça.
Pour revenir au combat Papa Sow-Siteu, Pape Abdou Fall a pris l’option de la prévente des billets. Une démarche qui a été un échec pour le promoteur Tapha Diop. Votre avis en tant que président des amateurs…
Ce n’est pas la même chose. La formule prise par Tapha Diop est différente de celle de Pape Abdou Fall. Tapha Diop avait vendu les billets à 50 mille francs avant de les porter à 100 mille à l’approche du combat. Pape Abdou Fall a dit qu’il va faire de la prévente des billets avec des prix plafonnés. Ce sera un combat à guichets fermés. C’est une innovation. C’est une bonne chose. L’arène nationale est trop exiguë. Si on vend les billets le jour du combat, il y aura de longues queues. Si tous les promoteurs pouvaient faire de sorte que les billets soient vendus bien avant les combats, cela faciliterait les choses aux amateurs qui n’auront qu’une préoccupation, celle de les suivre.
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