Présent à Marrakech pour les besoins de l’Assemblée générale de l’Union africaine de radiodiffusion, Thomas Gil, directeur par intérim du Comité international des Jeux de la Francophonie, est revenu sur le désistement du Canada Nouveau-Brunswick de l’organisation de l’édition 2021.
Le Canada Nouveau-Brunswick, qui devait accueillir les Jeux de la Francophonie en 2021, a finalement désisté. Qu’est-ce qui explique cela ?
Le Canada Nouveau-Brunswick s’est désengagé le 30 janvier dernier de l’organisation des Jeux de la Francophonie 2021. Cela a été une décision politique de la part du Nouveau-Brunswick (une des provinces maritimes de l’Est du Canada Nouveau-Brunswick), à près de deux ans et demi de ces Jeux. Donc, les Etats et gouvernements du Conseil d’orientation de ces Jeux de la Francophonie ont décidé de relancer l’appel à candidature en accéléré à l’ensemble des 54 Etats et gouvernements membres de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie. Donc, l’appel à candidature est relancé au Nord et au Sud depuis le 1er mars. Des courriers officiels ont été adressés aux ministres des Sports, de la Culture et des Affaires étrangères de chacun des pays. Donc, les pays ont jusqu’au 31 mai, c’est-à-dire dans deux mois, pour déposer leur dossier de candidature. C’est vraiment ouvert. A partir du 31 mai, on aura les candidats qui vont être connus et en juin, on va faire des visites des pays candidats pour une désignation officielle en juillet par les instances de la Francophonie. Au Sénégal, nous savons que vous allez accueillir les Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) en 2022. Pour nous, ce serait une occasion de créer des liens de collaboration entre le Comité international des Jeux de la Francophonie et le Comité d’organisation des Joj «Dakar 2022». On souhaiterait explorer les pistes possibles de cette collaboration.
Quels sont les critères de candidature ?
C’est comme tout dossier de candidature. Il faut déposer un dossier sur la base d’un kit de candidature qui est actuellement en ligne. A deux ans des Jeux, il vaut mieux avoir la capacité d’accueil, les infrastructures sportives et culturelles. Il faut aussi avoir une vision puisque le but, c’est d’avoir aussi une ambition. Cela doit s’inscrire dans une vision et un héritage. Il y a un dossier qui est en ligne actuellement avec un certain nombre de questions qui sont posées.
Est-ce que l’Afrique garde toutes ses chances quand on sait que les derniers Jeux ont eu lieu à Abidjan, en Côte d’Ivoire ?
En effet, normalement les textes prévoient une alternance Nord-Sud. Comme c’était au Sud en 2017, ça devrait être au Nord, en principe en 2021. Mais comme je vous ai dit, les Etats et gouvernements ont ouvert la candidature pour aller au-delà de cet aspect Nord-Sud, pour que ce soit pleinement ouvert et que ça puisse retourner en Afrique ou sur un autre continent.
Justement, quel est le bilan que vous tirez des derniers Jeux à Abidjan ?
Les Jeux de la Francophonie, à Abidjan en 2017, ont connu un succès éclatant, notamment en termes de médiatisation. On a eu 500 millions de téléspectateurs. Cela fait qu’on a franchi un nouveau cap. Les Jeux se positionnent aujourd’hui, comme le plus grand événement sportif et culturel de la Francophonie dédié à la jeunesse. C’est le programme phare de l’Oif en direction des jeunes. Pour rappel, ces Jeux ont été créés en 1987 à l’initiative des chefs d’Etat et de gouvernements pour promouvoir la langue française et les valeurs de la Francophonie. Justement, la première édition a eu lieu au Maroc. Donc, je suis très heureux d’être ici au Maroc, de participer à l’Assemblée générale de l’Union africaine des radiodiffuseurs, à leur invitation. Il faut comprendre que les Jeux de la Francophonie se positionnent différemment parce que c’est un concept unique au monde qui allie les Arts et les Sports. Nous aussi, on est basé sur des valeurs que promeut la Francophonie, comme la paix, la diversité culturelle, mais également des valeurs de solidarité, de diversité et d’excellence. Les Jeux de la Francophonie, c’est un véritable tremplin pour des jeunes artistes et sportifs. C’est souvent leur première expérience l’internationale. On ne s’adresse pas aux stars, mais aux stars de demain. C’est ce qui fait aussi notre positionnement différent.
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