De la sobriété et beaucoup d’émotion ont marqué l’hommage rendu aux victimes libanaises de l’exposition du Port de Beyrouth il y a plus de deux semaines. Autour du ministre de la Culture et de l’architecte, Pierre Goudiaby Atepa, les communautés sénégalaise et libanaise ont communié au Monument de la Renaissance.

C’est par une cérémonie empreinte de sobriété et de solennité que le Sénégal a manifesté sa solidarité au Peuple libanais après l’explosion du Port de Beyrouth. Cette cérémonie, qui s’est déroulée au Monument de la Renaissance africaine en présence de la représentante de  l’ambassadeur du Liban au Sénégal, Mme Hajjab, a enregistré la présence d’une délégation de la communauté libano-sénégalaise établie dans notre pays, de Abdoulaye Makhtar Diop, Grand Serigne de Dakar,  et  Youssou Ndoye, Jaraaf de Ouakam. Le Sénégal a eu ainsi l’occasion d’exprimer son indignation, à l’instar de la planète entière, et surtout de compatir avec nos compatriotes libano-sénégalais, par le cœur, la pensée et l’action. Initiateur de cette cérémonie au Monument de la Renaissance dont les marches se sont parées du drapeau libanais, l’architecte Pierre Goudiaby se dit «meurtri» par la double explosion au Port de Beyrouth qui a causé la mort de plusieurs libanais. «Nous avons senti dans notre chair ce qui s’est passé au Liban, il y a une dizaine de jours», a confié l’architecte. «Il était important pour nous simples citoyens, de dire notre solidarité avec ce grand Peuple», a tenu à rajouter l’architecte qui se réjouit de l’adhésion du Président Macky Sall à cette initiative qui consiste à rendre un vibrant hommage aux Libanais victimes de cette double explosion du Port de Beyrouth. «Il faut que les communautés d’ici et d’ailleurs sachent que nous compatissons et que nous avons prié pour tous ceux qui ont perdu leur vie.» Pour l’architecte, Pierre Atepa Goudiaby, le Sénégal et le Liban sont deux pays unis par le sang et l’histoire. «Je me suis dit  que le Sénégal a une communauté libanaise très importante. Si je devais énumérer tous les Libanais qui ont contribué à bâtir ce pays-là, on serait là jusque tard dans la nuit», dit-il.
Prenant la suite de l’architecte, le ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Diop, a souligné que sa présence au Monument de la Renaissance «est un moment de recueillement et de solidarité». «Il y a deux semaines, jour pour jour, le mardi 4 août, une énorme déflagration a secoué Beyrouth et le Liban. La douleur est intense et nous l’avons ressentie profondément au Sénégal terre de paix et de concorde où on compte une communauté sénégalo-libanaise», indique le ministre qui témoigne sa solidarité et son soutien au Peuple libanais. Paraphrasant le Président Léopold Sédar Senghor, le ministre de la Culture de dire que «nous ne pouvons rester sourds à tant de souffrance». Le député Cheikh Omar Sy de mettre l’accent sur l’importance que représente la communauté libanaise au Sénégal tout en priant pour qu’elle retrouve le sens du développement de son pays après.
Après les condoléances de la collectivité des Lébous à travers un communiqué qu’il a rendu public, le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, de faire savoir qu’il y a eu d’abord un brassage entre la communauté libanaise et les Dakarois. Du temps où il n’y avait que l’école publique au Sénégal, le grand Serigne de Dakar dit que «nous avions étudié avec des Libanais. On appelait les Libanais des levantins. Quelques années plus tard, ils se sont appelés les libano-syriens. Après avoir obtenu leur indépendance, ils ont préféré laisser leur nationalité pour prendre la nationalité sénégalaise», rappelle le chef coutumier. Faisant parti de la communauté libanaise établie au Sénégal, M. Gassam Ezzedine,  président de la Fédération sénégalaise de sport boule, a demandé à la Communauté internationale de venir en aide aux Libanais dont certains vivent dans la rue depuis cette double explosion du Port de Beyrouth où on a dénombré entre 2 mille et 3 mille morts, selon Gassam Ezzedine, qui souligne que le plus dramatique dans tout cela est qu’il y a parmi la population, ceux qui peinent à trouver de quoi manger.