Les populations de Dougar Peulh ne sont pas au bout de leur peine. Pour cause, une opération de démolition sur une surface de 2 hectares, pilotée par la Dscos, est en gestation sur les terres supposées leur appartenir. Un détachement important de la gendarmerie a assailli le village vendredi pour la matérialisation d’une zone tampon entre Dougar Peulh et la cité que doit construire la société Peacock. «Ils sont venus jusque dans le village pour faire leur état des lieux pour le dégagement d’une zone tampon entre le village et la cité que Peacock va construire», a fait savoir vendredi Daouda Faye, membre de la Commission pour la défense des intérêts de Dougar. «Ils sont venus avec leur cartographie pour implanter des bornes pour, disent-ils, une zone tampon de 2 hectares et alors que ce qu’ils ont délimité dépasse même 2 hectares. Sur cette surface, il y a des maisons en construction, des poulaillers et autres», a-t-il poursuivi avec dépit. Il s’est d’ailleurs plaint de l’indifférence qu’affichent les autorités à leur encontre. «C’est hier (jeudi) seulement vers 20 heures que le sous-préfet a appelé un des membres de la commission pour dire qu’il voulait nous rencontrer ce vendredi matin (hier). On lui a dit que c’était trop juste et qu’il fallait reporter la rencontre à un autre jour pour aviser les autres membres de la commission. Mais le sous-préfet nous a dit que c’était déjà calé pour demain (hier) puisqu’il a reçu des instructions», a regretté M. Faye. «Ils sont donc arrivés ce vendredi à 10 heures et ont trouvé certains des propriétaires. Après quelques échanges avec nous, les gendarmes nous ont vite encerclés et à notre grande surprise, ils ont retenu un dénommé Mamadou Faye, membre de la commission. Ils l’ont kidnappé en quelque sorte», a poursuivi M. Faye, faisant savoir que cette arrestation est un stratagème pour tenir à distance les populations. «Le colonel a dit qu’ils le gardent pour prévenir tout fait de trouble à l’ordre public et qu’ils vont le libérer une fois leurs travaux terminés», a-t-il dit. La tactique a été payante puisque les travaux ont été exécutés sans heurts. Les récriminations n’ont pas cependant manqué du côté des villageois victimes d’une spoliation sans précédent. «Ma maison, je l’avais construite en 2001 et toute ma famille y vivait paisiblement. En 2019, la gendarmerie est venue un jour sans même prévenir pour me déloger de force. Ils ont sorti tous mes bagages et on détruit la maison», a narré Daouda Diallo, un septuagénaire qui ne souhaite pas le même sort aux autres. Pour Daouda Faye cependant, pas question de laisser ces agressions prospérer. «Nous sommes dans un collectif qui regroupe les propriétaires. On va se réunir d’urgence pour mettre en place notre stratégie. Ce qui est certain, c’est que nous ne laisserons pas Peacock continuer à nous agresser», a-t-il averti.