L’Agence canadienne de développement international (Acdi) vole au secours des femmes transformatrices de produits halieutiques affiliées au Groupement d’intérêt économique (Gie) «Yokkuté suxali jiguene» de la commune de Popenguine-Ndayane. Cette organisation de développement a dégagé une enveloppe de 3,5 millions de francs Cfa pour permettre à ce Gie de booster les activités génératrices de revenus de ses membres, négativement impactés par les mesures de restriction liées à la lutte contre la propagation du virus. Avec cette deuxième vague du coronavirus qui a emmené le préfet de Mbour à sortir un arrêté pour interdire la fréquentation du marché et des quais de pêche au-delà de 18h du lundi au samedi, elles ont vu leurs activités tourner au ralenti. La présidente du Gie, Maïmouna Sène, explique que ces femmes partaient dans des zones de pêche comme Djifer ou Joal à la recherche de produits halieutiques, mais à cause des mesures de restriction, elles ne peuvent plus se déplacer convenablement pour exercer leurs activités économiques. Avec ce soutien des Canadiens, elles pourront développer d’autres activités génératrices de revenus. «Nous allons leur trouver des séchoirs pour le poisson fumé, mais également des bassins pour le nettoyage avant la transformation. Après, nous allons acheter le poisson transformé pour l’offrir aux familles impactées par le Covid-19. Nous allons leur donner aussi des kits alimentaires. Des sessions de renforcement de capacités des femmes qui s’activent dans la fabrication de savon et d’eau de javel sont aussi prévues. Et tous ces produits seront achetés et octroyés à la population», annonce  la présidente du Gie «Yokkuté suxali jiguene».
Cet appui s’inscrit dans le cadre du projet «Voix et leadership des femmes», financé par le gouvernement canadien afin de renforcer les capacités institutionnelles, humaines, techniques et financières des organisations de femmes au Sénégal et de leurs réseaux, notamment sur l’axe nord Thiès-Louga-Matam.
«Nous avons un fonds rapide et réactif que nous lançons tous les trois mois et c’est sur des initiatives de femmes. Pour cette initiative, c’est un fonds qui est destiné à lutter contre les effets du Covid-19, parce qu’on sait qu’avec cette pandémie, les activités des femmes sont au ralenti, les violences basées sur le genre augmentent au niveau des familles. Donc c’est un projet de sensibilisation concernant les violences faites aux femmes, mais aussi sur les violences que les femmes exercent sur leurs coépouses. Pour cette initiative, c’est 3,5 millions de francs Cfa. Et pour toute la région de Thiès, nous avons financé 26 millions de francs Cfa. Ce qui représente huit projets», indique Mme Thiané Diagne, représentante régionale du projet «Voix et leadership des femmes» sur l’axe nord Thiès-Louga-Matam.