Au lendemain de la seconde guerre mondiale,  la folie d’Hitler (élu démocratique Chancelier en 1933 à l’âge de 80 ans) (erreur. Ndlr), a finalement coûté au monde 60 millions de morts soit 2,5% de la population mondiale de l’époque. C’est donner trop d’importance historique  à Yahya Jammeh que de parler de lui en Adolph Hitler. Pourtant  derrière le défi lancé par le Président  gambien sortant, se cache une attitude proche des troubles du comportement.  Le Président Jammeh a des attitudes proches de ce que l’on appelle le «Big six» ou  les six troubles de la personnalité. Ses agissements montrent qu’il est à la fois un antisocial (indifférence vis-à-vis des normes sociales), un sadique (plaisir à faire souffrir), un  paranoïaque (méfiance envahissante), un narcissique (admiration de soi-même), un schizoïde (manque d’intérêt pour les relations sociales) et un schizothymique (isolement social avec délires).
C’est dans ce comportement anormal qu’il faut rechercher son entêtement et ses revirements après la victoire d’Adama Barrow. Avons-nous affaire à un type normal ? J’ai récemment dans un débat sur la Gambie à la télé Lamp Fall Tv, posé les deux hypothèses à savoir : un Jammeh normal et lucide qui s’entête pour négocier la porte de sortie honorable et l’autre Jammeh incernable qui se prend pour le centre du monde. La tournure actuelle des événements me fait pencher pour le Jammeh illogique qu’il faut extirper de la Gambie pour éviter le pire. Il est vrai que le souvenir des événements de 1981 avec le putsch de feu Kukoi Samba Sagna, avait été douloureux avec parait-il, près de  800 morts. Mais si la folie de Jammeh n’offre comme perspective qu’une intervention militaire pour éviter le chaos, les peuples de l’espace Cedeao doivent faire bloc derrière les Chefs d’État et les armées pour fermer au plus vite la parenthèse de trop du Président Jammeh qui naïvement  penserait sans doute qu’il peut tenir devant la Communauté internationale sur 10 689 km² (soit 1/5ème de la région de Tambacounda). Le Sénégal qui a 740 km de frontières avec la Gambie a déjà pris sa responsabilité au même titre que tous les États de la Cedeao, de l’Ua et du Monde. Le Président Macky Sall a depuis le début de cette crise pris les bonnes décisions. Nous devons faire un bloc citoyen et patriotique autour de ses options.
Celui qui dans sa bulle de Kanilai se fait appeler par le nom kilométrique de  «Babilla Mansa Professeur El Hadj Docteur Yahya Abdoul Aziz Jemus Junkung Nasiru Den Jammeh» ne résistera pas longtemps devant la volonté unanime du monde libre. La Cedeao, adossée au droit international, a raison de tout faire pour arrêter la folie de cet homme qui semble s’être trompé d’époque. Au-delà des militaires engagés sur le terrain pour défendre la démocratie, les opinions publiques des peuples libres (surtout de l’espace Cedeao) doivent rester en bloc pour ne pas donner au dictateur des alibis fallacieux. Ceux qui, dans une coquetterie juridique proche d’un juridisme décalé, se sont essayés récemment à défendre l’indéfendable, doivent se résigner : Yahya Jammeh est un cas très proche du trouble du comportement. On ne défend pas l’illogique. On le combat. Défendre cet homme bizarre dans le contexte actuel est proche de  l’extrême déloyauté à l’égard du peuple gambien qui sait que la paix passe par le respect du verdict des urnes. La Gambie mérite notre solidarité, notre compassion, notre intervention.
C’est pourquoi il est important d’éviter les sons de cloches discordants au moment où des citoyens gambiens, des étrangers installés en Gambie ainsi que des soldats de la Cedeao vont sans doute risquer leur vie par la seule faute d’un homme illogique. Il faut se débarrasser au plus vite de Yahya Jammeh qui n’est plus depuis le 19 janvier 2017 à 00h chef de l’État. C’est Adama Barrow le sceau de la légitimité institutionnelle de ce pays frère ! Jammeh quittera le pouvoir quel que soit alpha mais il y a plus important après Jammeh. Il faudra aider la Gambie à se débarrasser rapidement  des germes de la division ethniciste  que le dictateur dans un baroud d’honneur a essayé vainement de mettre en avant. Les Gambiens sont un seul peuple. La Cedeao est une seule communauté qui a, entre autres, aidé à sauver le Liberia entre 1990 et 2005 et la  Sierra-Leone entre 1991 et 2000. Elle sauvera avec l’aide de Dieu la Gambie en un temps que nous souhaitons le plus court possible. Une mobilisation citoyenne collective sans notes discordantes  aidera la Cedeao à asseoir même dans la douleur  une Gambie libre et démocratique.

Mamadou NDIONE
Économiste Écrivain
Conseiller départemental à Mbour
Responsable politique Apr Diass