FATICK – L’ayant tué lors du cambriolage de son domicile : Les meurtriers de Christian Luvini condamnés à la perpétuité

C’est l’épilogue de deux affaires de meurtre de ressortissants français qui ont tenu en haleine les populations des communes de Fimela et Palmarin au cours de l’année 2018. La première est relative à la mort de Christian Luvini à Ndangane Campement et la deuxième concerne la dame Valérie Michelle Lannemajou, violée puis tuée à Djifer. Les auteurs de ces forfaits ont été reconnus coupables et condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité par la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Fatick, lors de son audience du 28 janvier dernier.
Mamadou Faye alias Pascal, El Hadj Bakary Diop et Laïty Simon Sène vont devoir passer le reste de leur vie en prison. Ainsi en a décidé la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance (Tgi) de Fatick qui, lors de son audience tenue ce jeudi jusque tard dans la soirée, les a condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. Les deux premiers nommés, âgés respectivement de 33 et 35 ans, ont été reconnus coupables du meurtre de Christian Luvini (un ressortissant français vivant à Ndangane Campement depuis une vingtaine d’années) et de violence en réunion commis la nuit avec violence et port d’arme. Le troisième, âgé de 36 ans et considéré comme le cerveau de la bande, a été reconnu coupable de complicité de meurtre et de complicité de vol en réunion commis la nuit avec violence et port d’arme. La nommée Céline Sène, âgée de 27 ans, quant à elle, a écopé d’une peine de 10 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnue coupable de complicité de vol en réunion commis la nuit avec violence et port d’arme. Tous les quatre ont également été reconnus coupables d’association de malfaiteurs.
Par ailleurs, le Tribunal a infligé à ces accusés reconnus coupables une amende de 200 millions de francs Cfa (bien en deçà des 500 millions réclamés par la partie civile) à titre de dommages et intérêts à payer solidairement à Augustine Khane Thiaré, épouse de la victime, qui était accompagnée de sa fille Leïla Alice Luvini. Plus chanceux, les sieurs Saliou Sarr (35 ans) et Sékou Thior (31 ans) ont été acquittés au bénéfice du doute.
Cette affaire qui vaut à ces jeunes à la fleur de l’âge de croupir pour longtemps encore à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Fatick remonte à la nuit du 12 au 13 avril 2018. Aux environs de 00 h 30 mn, des individus, encagoulés et armés de fusils et de machettes, faisaient irruption au domicile de Christian Luvini sis au Campement Ndangane (Ndlr : commune de Fimela) pour lui réclamer de l’argent avant de l’abattre au cours de l’action. Puis, poursuit l’ordonnance de mise en accusation, lesdits individus prenaient en otage l’épouse de la victime et ses deux filles, et les conduisaient au bar-restaurant de la famille Luvini situé à 300 m environ de leur domicile. Sur place, après avoir fait fuir le gardien, ils défonçaient la porte du bureau de Christian et dévalisaient son coffre-fort encastré dans le mur en emportant l’argent qu’il contenait. Informés, les éléments de la Brigade de gendarmerie de Fimela se transportaient sur les lieux et découvraient le corps sans vie de la victime gisant dans une mare de sang, près de la porte d’entrée de sa chambre à coucher. Sur instruction du commandant de la Légion centre de la gendarmerie, leurs collègues de la Brigade de recherches de Kaolack prenaient le relais de l’enquête en se rendant eux aussi sur place afin de faire des constatations et des prélèvements sur la scène du crime. Ainsi, ils découvraient trois douilles de calibre 12 mm, une lampe torche de couleur rouge et un arrache-clou au domicile du défunt. Dans le bureau de la victime se trouvant au niveau de l’auberge de son épouse, les pandores avaient trouvé à l’intérieur deux cartouches de calibre 12 mm ainsi qu’une dameuse et deux douilles de même calibre à l’extérieur dudit bureau. Par la suite, les investigations menées par les enquêteurs avaient permis l’arrestation de Laïty Simon Sène, désigné comme l’instigateur de ce forfait, ainsi que les présumés exécutants, à savoir Mamadou Faye alias Pascal, Sékou Thior et El Hadj Bakary Diop, tous des employés de la victime, Saliou Sarr dont la maison se trouve derrière le bar-restaurant des Luvini et enfin Céline Sène, employée de la victime et qui serait leur complice. Attraits avant-hier devant la Chambre criminelle du Tgi de Fatick, leur ligne de défense a été la dénégation systématique des faits à eux reprochés, à l’exception de Céline Sène qui a été constante dans ses déclarations depuis le début de l’enquête préliminaire. Mais cette attitude, ajoutée à la pugnacité de leurs avocats tels que Mes Assane Dioma Ndiaye, Khadim Cissé, Omar Kassé, Abou Alassane Diallo ou Etienne Ndione qui, au début, avaient soulevé des exceptions de nullité rejetées finalement par le Tribunal, n’auront pas suffi pour soustraire Mamadou Faye alias Pascal, El Hadj Bakary Diop, Laïty Simon Sène et Céline Sène des griffes de dame justice.
Abdoulaye Ndong écope de la perpétuité
A l’origine du cambriolage qui a abouti à la mort de Christian Luvini un virement de 14 millions 700 mille que ce dernier devait recevoir d’un certain Jean Marc Pierre Lucien Dyiot et que voulaient lui soutirer Laïty Simon Sène et sa bande. Au cours de l’enquête, Céline Sène a révélé avoir parlé à Laïty Simon Sène du chèque que devait recevoir son patron et l’avait même informé de la date à laquelle la victime allait se rendre à Mbour pour récupérer l’argent. Elle précisait qu’elle savait que Laïty Simon Sène et Cie allaient attaquer le domicile de Christian Luvini juste pour prendre l’argent et repartir. Malheureusement, les choses avaient mal tourné parce que les assaillants ayant été, selon leurs dires, reconnus par la victime, avaient choisi de lui ôter la vie espérant pouvoir ainsi se fondre dans la nature. Céline Sène ajoutait qu’elle s’était associée à Laïty Simon Sène, du reste son ex-petit ami, parce que ce dernier lui avait promis de lui donner sa part du butin qui allait lui permettre d’aider sa maman à finir la construction de leur maison.
La Chambre criminelle a aussi statué sur une autre affaire de viol, suivi de meurtre et de vol dans laquelle est impliqué le nommé Abdoulaye Ndong. Agé de 34 ans, ce dernier a été reconnu coupable de viol, de meurtre et de vol commis avec effraction et a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Le Tribunal lui a reproché d’avoir, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2018, violé puis tué la nommée Valérie Michelle Lannemajou, une ressortissante française vivant dans le village de pêcheurs de Djifer, toujours dans la commune de Palmarin, avant de voler son véhicule 4X4 de marque Suzuki immatriculé TH-2971-C.