A l’initiative de son bureau exécutif régional, l’Alliance Asas, Sutsas-Sudtms, And Gueusseum a marché hier dans les rues de Fatick pour exiger du gouvernement l’application des accords résiduels de 2014 et l’ouverture de négociations sérieuses sur le régime indemnitaire, entre autres. Une occasion pour Mballo Dia Thiam d’inviter le chef de l’Etat, Macky Sall, à ne pas se mettre à dos l’écrasante majorité des agents de la santé que sont les paramédicaux.

Venus de presque toutes les régions du pays, les membres de l’Alliance Asas, Sutsas-Sudtms, And Gueusseum ont battu le macadam hier à travers les artères de la capitale du Sine. Cette marche qui est partie du rond-point de la gare routière à la préfecture, sous un soleil de plomb, a été l’occasion pour le leader de And Gueusseum, d’inviter le chef de l’Etat, Macky Sall, à ne pas se mettre à dos les paramédicaux qui, selon lui, constituent 99,99% des agents de la santé. «A partir de Fatick, nous lançons un appel au chef de l’Etat, Macky Sall, en lui disant qu’il ne peut pas se mettre à dos tous les paramédicaux qui constituent 99,99% du personnel et sont aujourd’hui très mécontents contre lui», a déclaré Mballo Dia Thiam. Lequel a promis de durcir le ton après l’évaluation qu’ils feront aujourd’hui, si toutefois le gouvernement ne les appelle pas à des négociations sérieuses pour discuter notamment sur la question du régime indemnitaire. «Nous avons abandonné le service minimum. Il reste la question des urgences par rapport à laquelle nous allons bientôt nous décider et l’appel est pressant pour l’abandon de ces urgences, l’appel est pressant pour le dépôt de tous les antigènes et de toute la logistique liée au Programme élargi de vaccination (Pev)», a menacé le syndicaliste.
Revenant aux menaces récemment brandies par Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’action sociale, de ponctionner les salaires des grévistes, Mballo Dia Thiam affirme qu’ils ne sont nullement ébranlés par cela et attendent de pied ferme la tutelle. «En brandissant cette menace, le ministre n’a fait que nous doper davantage. Comme nous l’avons dit en d’autres lieux, nous attendons le ministre dans la résolution des problèmes de santé de ce pays (…)», dit-il. Avant d’ajouter : «Ces menaces ne sont que des grimaces pour nous autres parce que nous avons vécu pire avec des rétrogradations, des radiations, des affectations arbitraires. Il n’y a que la déportation que nous n’avons pas connue», minimise-t-il. Et faisant dans l’ironie, Mballo Dia Thiam fera savoir au ministre de la Santé qu’«avant de penser à ponctionner les salaires des grévistes, il faut d’abord payer ces salaires-là».
Dans le mémorandum remis au préfet de Fatick, Ndèye Nguénar Mbodj, le Bureau exécutif régional exige du gouvernement le paiement des arriérés de la motivation du 3e trimestre, la gestion équitable du traitement salarial du personnel de santé et la préservation des acquis syndicaux, le paiement des arriérés de salaire des contractuels, l’octroi d’un scanner à l’hôpital régional de Fatick, et l’affectation de spécialistes (pédiatre, radiologue, orthopédiste, ophtalmologue, médecin-Orl, anes­thé­siste/réa­ni­ma­tion). De plus, les camarades de Alassane Ly demandent l’arrêt du recrutement dans la région d’un personnel non-qualifié au détriment des diplômés, et l’embauche des agents communautaires dans la Fonction publique, entre autres.
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