Pour mitiger les risques d’attentat terroriste en Afrique de l’Ouest, l’expert certifié en sécurité des Nations unies, Mamadou Diouf, qui s’est confié à la presse ce jeudi à Fatick, préconise une approche plus globale dans la prévention, mais aussi la formation de nos forces de défense et de sécurité ainsi que des échanges d’informations entre les Etats.

Dans un contexte ouest africain où la situation sécuritaire est très préoccupante, surtout avec le récent attentat terroriste intervenu au Burkina-Faso, l’expert certifié en sécurité des Nations unies, Mamadou Diouf, recommande que les pouvoirs publics mettent davantage l’accent sur la prévention pour juguler ce mal. Mais pour cet ancien commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle qui faisait face à la presse jeudi dernier pour faire le bilan de la participation de la coalition présidentielle aux dernières Législatives dans la commune de Niakhar, cette prévention doit être multisectorielle et non parcellaire. «Il ne s’agit pas de mettre forcément des dispositifs de sécurité apparents et visibles à tous les coins de rue. Cela ne règle pas le problème. Il y a des mesures d’accompagnement à mettre en place et que les profanes ne devraient pas pouvoir discerner», a préconisé celui qui, de juillet 2014 à fin 2016, a été le chef des services de sécurité de la mission des Nations unies en République centrafricaine. Se fondant sur l’exemple de l’attentat de Ouagadougou survenu le 13 août dernier où des terroristes, en l’espace d’un an et demi seulement, ont pu frapper à deux reprises presqu’au même endroit alors qu’il y avait des dispositifs de sécurité apparents, M. Diouf en conclut que «l’approche de la prévention n’est pas totale, mais parcellaire». Et si on en est arrivé à cette situation-là, l’expert en sécurité croit savoir que «c’est parce qu’il y a des problèmes de formation et d’échanges d’informations qui se posent». C’est la raison pour laquelle, conscient qu’aucun pays au monde ne peut à lui seul faire face à la menace terroriste, il a suggéré aux gouvernants de la sous-région ouest africaine, en collaboration avec les grandes puissances, de mutualiser davantage leurs efforts, surtout en termes d’échanges d’informations, mais aussi de formation de nos forces de défense et de sécurité.
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