Fatou Bensouda, procureure Cpi, sur l’enquête sur les Etats-Unis : «On continue de faire notre boulot»

La procureure près la Cour pénale internationale (Cpi), Fatou Bensouda, et un membre de son équipe, le Lesothan Phakiso Mochochoko, ont été visés par des sanctions de l’Administration Trump. Ces sanctions portaient sur le gel de leurs avoirs aux Etats-Unis et une interdiction de voyager. Aujourd’hui avec l’arrivée de Joe Biden à la tête des Etats-Unis, Bensouda souhaite un rapprochement entre les Usa et la Cpi. «On continue de faire notre boulot. Rappelez-vous bien après les sanctions américaines contre un de mes collaborateurs et moi, j’avais dit que cela ne nous empêchera pas de faire notre travail. Comme je l’ai dit, tout ce que je fais est basé sur la loi, je ne fais pas de politique, je ne fais pas autre chose. La démarche de l’ancienne Administration envers la Cour est à déplorer. Trump et ses hommes avaient une approche antagoniste contre la Cour. Ils avaient attaqué la Cour pour montrer leur puissance. Nous espérons qu’avec Biden, les choses ne se passeront pas ainsi», a exprimé ce dimanche Fatou Bensouda sur les ondes de Radio Sénégal.
Poursuivant, la procureure Bensouda, qui est en fin de mandat (Juin 2021), a informé que les Etats-parties, et certains partenaires travaillent pour rapprocher les Etats-Unis et la Cpi. En outre, elle a assuré la défense de la juridiction pénale internationale en soutenant que la Cpi ne poursuit pas seulement les Africains, comme le jugent de nombreux fils du continent. Ce sont les pays africains, dit-elle, qui saisissent la Cour sur les dossiers les concernant, et les gens ne s’intéressent pas à ce que fait la Cpi ailleurs. Elle a aussi profité de cette tribune pour remercier le Sénégal pour sa collaboration.
Concernant les sanctions américaines, les interdictions de voyager concernent non seulement Fatou Bensouda, mais également son époux et ses deux enfants. Cette décision fait suite à l’ouverture de l’enquête de la Cpi sur des crimes potentiellement commis en Afghanistan, qui pourrait mettre en cause l’Armée américaine. «Ce n’est pas une enquête de justice. C’est de la persécution contre nos ressortissants. Nous savons que la Cpi et le bureau de la procureure sont concernés au plus haut niveau par des faits de corruption et de fautes graves», déclarait le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo.