Le prévenu Chérif Guèye a été condamné hier à 2 ans dont 1 mois ferme pour le délit de faux en écriture publique authentique. Il a déclaré avoir fait l’extrait de naissance, la copie littérale d’acte de naissance en question au centre d’état civil secondaire de Le Dantec. Les documents se sont révélés faux.

Agé de 58 ans, Chérif Guèye a fait hier son mea-culpa au juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance et ses assesseurs. Même si ces derniers ne se sont pas trop souciés de ses regrets au moment de prononcer leur verdict. Reconnu coupable du délit de faux en écritures publiques authentiques, ce quinquagénaire a été condamné à 2 ans dont 1 mois de prison ferme. Il est lui reproché d’avoir établi un faux extrait de naissance et une fausse copie littérale d’acte de naissance. En effet, le prévenu avait été contacté par un nommé Cheikh Tidiane, habitant Kao­lack, pour des papiers d’état civil.
Pour la commission, Chérif Guèye lui réclame 50 mille francs Cfa. Les deux tombèrent d’accord sur le montant de 40 mille francs Cfa. C’est ainsi que le mis en cause s’est rendu au centre d’état civil secondaire de l’hôpital Aristide Le Dantec pour faire lesdits documents. A la barre, il a laissé entendre que les papiers lui ont été faits par un inconnu, moyennant la somme de 20 mille francs Cfa. Interrogé par le procureur sur l’identité de cette personne-là, il était dans l’incapacité de donner un nom. En tenant une telle déclaration, pour le représentant du ministère public, le prévenu est «de mauvaise foi. C’est un individu dangereux. C’est lui-même qui a confectionné le document. Il n’a rencontré personne».
Par ailleurs, le maître des poursuites a rappelé que lors d’une perquisition au domicile de M. Guèye, des extraits, des copies littérales d’acte de naissance, des formulaires et autres documents administratifs ont été saisis. Mais d’après le prévenu, ces papiers appartiennent aux membres de sa famille. Le procureur n’a pas été convaincu par ces dénégations. C’est pourquoi il a exhorté une sanction sévère à l’encontre du mis en cause. Il a requis 6 mois de prison ferme.
Dans sa réplique, la défense a estimé que cette peine est trop lourde pour un délinquant primaire et père de famille. Elle a plaidé une application extrêmement bienveillante de la loi pénale. Me Fall reste convaincu que ce Cheikh Tidiane existe et que ce n’est pas leur client qui a fait le faux. La perquisition, dit-il, n’a pas révélé qu’il détenait des cachets par-devers lui. Son confrère, Me El Hadji Bass, lui, reconnaît qu’«il a commis une faute. Ce qu’il a fait ce n’est pas normal». Tout de même, l’avocat a indiqué que leur client n’est pas un faussaire parce qu’«aucun papier n’est revêtu d’un cachet, ça veut dire qu’il n’a pas confectionné ce document». Pour lui, s’il y a un faux, Cheikh Tidiane qui a donné les 40 mille francs Cfa doit être condamné pour complicité si Chérif Guèye est reconnu coupable. Il a déploré l’absence de Cheikh Tidiane au procès. Son client a été envoyé en prison pour un mois.
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