Cette année, la fête du 1er Mai ne sera pas célébrée, alors que le monde du travail est plongé dans une crise provoquée par le Covid-19.

Frappé par la pandémie, le monde du travail a perdu ses habitudes et est privé de ses rencontres. Demain, les travailleurs ne seront pas à la fête alors que le 1er Mai constitue leur plus grand moment de jouissance. Depuis deux ans, ils en sont privés à cause des restrictions qui sont devenues un frein à leur épanouissement. Chez nous, la baisse continue du nombre d’employés salariés est une illustration des dommages causés par le coronavirus. L’enquête menée par l’Ansd montre que «sur l’année 2020, le nombre moyen d’employés salariés dans le secteur moderne hors Administration publique s’est contracté de 6,7% par rapport à 2019». Et durant le quatrième trimestre, c’est une baisse de 8,6% qui a été notée par rapport à 2019 hors Administration publique. Il a chuté à 299 mille 856 contre 328 mille 177 un an plutôt, soit une diminution de 8,6%.
Cette évolution est due à la baisse des effectifs dans l’industrie, le commerce et les services, notamment les activités de fabrication et de production d’eau, d’assainissement et de traitement des déchets. Sans oublier le monde du transport et d’entreposage, d’hébergement et de restauration, de l’immobilier. Alors que le secteur moderne hors Adminis­tration publique s’est contracté de 6,7% par rapport à 2019.
Chez nous, les statistiques du travail montrent un effondrement de l’outil du travail, poussant l’Etat à sortir une enveloppe de 450 milliards F Cfa pour offrir des emplois aux jeunes. Un pari pour rasséréner le cœur de milliers de jeunes embourbés dans l’incertitude.

Industrie informelle : La fièvre du travail
Au marché Colobane, l’un des poumons économiques du pays, qui avait connu une période sinistre à cause du Covid-19, le business reprend sans observance des gestes barrières. Les marchands hèlent les passants entre les fils de voitures. En ce mercredi après-midi du mois de Ramadan, l’ambiance en ce lieu connu pour son marchandage intense n’a pas changé. «Grand ! Ce n’est pas cher», déclare un ambulant, visage juvénile marqué par les rigueurs du jeûne. Dans ses mains des t-shirts à la quête d’éventuels clients. Comme lui, ils sont des milliers de jeunes à être dans la vente d’effets vestimentaires de toutes sortes et couleurs. Sur un carton, des objets destinés au fitness à domicile. Le vendeur et son client se livrent à un long marchandage. «C’est combien ?», demande le second. «Ça coûte 3 000 francs Cfa», lui répond-il. Les deux qui ne se sont finalement pas entendus sur le prix se quittèrent enfin.
De l’autre côté, sous des tentes de fortune, les vendeurs de friperie accueillent les visiteurs aux compte-gouttes. Au milieu du rond-point aménagé et ceinturé par une grille, un groupe de jeunes a plongé les habits usés dans une bassine d’eau. Pendant ce temps, certains étalent le linge sur l’espace cimenté. Séchés, ces habits seront sûrement écoulés dans le marché Colobane qui est l’une des grandes industries informelles du Sénégal.