Pour avoir «escroqué» plus d’une trentaine de gérants d’orange money, le prévenu Pape Djiby Ka a été condamné à 2 ans d’emprisonnement ferme hier par le juge des flagrants délits. Le montant du préjudice a été estimé par la Sonatel a plus de 4 millions de francs Cfa.

Le prévenu Pape Djiby Ka a été reconnu coupable hier du délit d’escroquerie portant sur la somme de plus de 4 millions de francs Cfa. Le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance l’a condamné à une peine de 2 ans de prison ferme. Il a été relaxé des chefs d’usurpation de fonction, d’obtention d’avantage par le biais d’un système informatique. En effet, le mis en cause a grugé trente-trois (33) vendeurs d’Orange money. Ils sont originaires des localités de l’intérieur du pays comme Waoun­dé, Kanel, Ourossogui, etc.
Dans son réquisitoire, le procureur est rentré dans les détails à propos du modus operandi du jeune homme. Ce dernier appelait sur le 12-12 pour demander des numéros de service dans ces zones. Alors pour avoir ses proies, il se faisait passer d’abord pour un commandant de brigade ou encore un commissaire de police. Ensuite, le prévenu sollicite un envoi auprès du gérant qu’il promet de rembourser dans les meilleurs délais. Sans arrière-pensée, l’argent est versé dans son compte. Parfois, selon les enquêteurs, Pape Djiby Ka recevait les sommes d’argent via Wari.
Après plusieurs réclamations, son numéro de téléphone a été bloqué. Ne sentant rien, il a été arrêté à l’agence où il s’est rendu pour régler son problème.
A la barre, le prévenu a reconnu les faits sauf que, selon lui, il ne s’est jamais présenté comme un homme de tenue, mais plutôt comme étant M. Ndiaye. «Ce sont des faits constants. L’escroquerie est simplement constituée parce qu’il y a eu usage de faux nom. Il n’y a pas de doute sur le délit d’escroquerie», assène le maître des poursuites.
Pour lui, les autres infractions sont constituées aussi. Il s’agit, pour lui, d’une délinquance avérée. Il a exhorté le Tribunal à le réprimer à la hauteur des actes posés. Il a requis une peine de 3 ans de prison ferme. Selon l’avocat de la Sonatel, qui s’est constituée partie civile, «les regrets en ce moment me semblent tardifs. Le préjudice est simplement moral parce que le lien de confiance entre les usagers et la Sonatel risque de se rompre. Ce forfait a des conséquences morales.» La société a demandé le franc symbolique pour le préjudice moral.
L’avocat de la défense estime que son client ne peut pas être condamné pour le délit d’usurpation de fonction. «C’est un élément qui rentre dans le cadre de l’escroquerie. C’est un simple mensonge qui a déterminé cette remise. On n’a pas suffisamment d’éléments pour retenir l’usurpation de fonction. C’est le même constant que nous avons fait pour l’infraction d’obtention d’avantages par le biais de système informatique», dit-il. Il a plaidé ainsi la relaxe de son client de ces chefs.
Pour l’escroquerie, le conseiller du prévenu a sollicité une application extrêmement bienveillante de la loi pénale. Il s’est amendé, dit-il, c’est un délinquant primaire.
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