La croissance économique mondiale passera de 3, 5% en 2022 à 3% en 2023, puis à 2, 9% en 2024 ; ce qui représente une révision à la baisse de 0, 1% pour 2024. «Ces chiffres restent très inférieurs à la moyenne historique», selon le Fonds monétaire international (Fmi), qui a présenté hier les dernières Perspectives économiques mondiales (Weo) d’octobre 2023.Par Ousmane SOW –
Depuis 2022, la croissance économique mondiale a décéléré, mais n’est pas au point mort. La croissance n’en demeure pas moins lente et inégale, et les disparités s’accentuent entre les pays. Toutefois, un retour à la situation antérieure à la pandémie semble de plus en plus hors de portée, en particulier dans les pays émergents et les pays en développement. C’est ce qu’a fait savoir le chef adjoint de la division études économiques mondiales du département des études du Fonds monétaire international (Fmi). Jean-Marc Natal, qui est au Sénégal pour la présentation du dernier rapport du Fmi sur les perspectives de l’économie mondiale, était face à la presse hier. «D’après nos dernières projections, la croissance mondiale va ralentir et passer de 3, 5% en 2022 à 3% cette année, puis à 2, 9% l’année prochaine ; ce qui représente une révision à la baisse de 0, 1% pour 2024 par rapport à nos projections de juillet. Ces chiffres restent très inférieurs à la moyenne historique», a expliqué Jean-Marc Natal. Et ce rapport publié à Marrakech, au Maroc, il y a une semaine, lors des réunions annuelles de la Banque mondiale, dit-il, «résume les développements économiques des années précédentes et les perspectives pour les années futures». Le rapport souligne également que l’inflation globale continue de ralentir, de 9, 2% en 2022 à 5, 9% cette année, et 4,8% en 2024 (en glissement annuel).
Fort de ce constat, Jean-Marc Natal estime également que l’inflation hors énergie et alimentation devrait elle aussi reculer, mais plus progressivement que l’inflation globale, à 4, 5% en 2024. M. Natal a indiqué aussi que dans le rapport du Fmi, des disparités importantes se font jour. «Le ralentissement est plus prononcé dans les pays avancés que dans les pays émergents et les pays en développement».
Alors, pour rattraper l’équilibre, le Fmi donne des recommandations dans le rapport.
«Dans le rapport, on met l’accent sur l’importance de juguler l’inflation qui n’est pas encore au niveau de l’équilibre. Et également de s’assurer que les politiques budgétaires mises en place permettent d’assurer une stabilité de la dette à long terme. Dans certains pays et potentiellement sur une trajectoire délicate, ce sont les recommandations centrales à court terme. A long terme, les réformes structurelles restent importantes, et ceci particulièrement dans la mesure où les politiques fiscales sont limitées. Donc, il faut pouvoir raviver la croissance qui reste faible et qui est prévue à 5 ans», a-t-il détaillé. Le rapport met également en lumière les pays avancés, notamment les Etats-Unis qui ont dépassé les attentes, la consommation et l’investissement ayant fait preuve de résilience, tandis que, dans la zone Euro, l’activité a été révisée à la baisse. «De nombreux pays émergents se sont révélés assez résilients et ont livré de bonnes surprises, à l’exception notable de la Chine, confrontée à toujours plus de vents contraires provoqués par la crise de l’immobilier et l’affaiblissement de la confiance», a déclaré Jean-Marc Natal.