Pour répondre aux besoins et favoriser l’innovation et la compétitivité des jeunes, Sénégal talents campus offre aux acteurs de la culture, une formation dans les métiers de l’art et de la culture. La cérémonie de lancement a été effectuée hier. 26 agents de la première cohorte ont reçu leur attestation. Les  partenaires comme 3fpt et l’Unesco promettent d’accompagner l’initiative d’un coût d’environ 800 millions de francs.Par Justin GOMIS – 

Sénégal talents campus a ouvert ses portes pour la formation des professionnels dans les métiers de l’art et de la culture.  Une phase-pilote de 375 apprenants et apprenantes qui se fera à Ziguinchor, Kaolack et dans les communes de Gué­diawaye, Pikine et Dakar. Elle comporte  4 brevets de technicien supérieur (administration culturelle, régie de production, régie son, régie lumière) et  7 certificats   de spécialité (gestion  de projet culturel, sonorisation,  chargé de production, création lumière management et gestion de carrières artistiques, installation des équipements de sonorisation, d’éclairage). Un accent est mis sur le diplôme du Bts qui requiert deux ans de formation et valorise plus les métiers.
D’après Amadou Fall Ba, Coordonnateur général de Sénégal talents campus, un travail basé sur 11 référentiels de formation, encadrés et validés par l’Etat dans chaque domaine, a été effectué par les inspecteurs généraux de l’éducation et de la formation. C’est pour  «montrer le sérieux qu’on a voulu imposer dans ce pays», dit-il, en relevant les difficultés que connaît souvent le domaine de  la culture, et qui empêchent son épanouissement. «Je coordonne des activités de hip-hop depuis 15 ans, mais à chaque fois, il y a eu un problème de son. Nous voulons d’abord régler les problèmes dans notre secteur», explique Amadou Fall Ba, pour justifier l’initiative de cette formation.
Selon lui,  le problème des acteurs se situe aussi au niveau de la régie lumière.  «On n’avait pas beaucoup d’experts, mais là on est en train de faire une formation de formateurs pour booster les gens qui sont là sur le terrain, les encadrer afin qu’ils deviennent des formateurs. Nous sommes entrés en discussion avec une école pour mettre en place un programme qui s’appelle Pas­seport compétence. Nous allons prendre nos meilleurs apprenants en lumière. Nous allons ajouter 3 ans, ainsi ils auront Bac plus 5 et ils vont retourner à l’école pour devenir des formateurs», promet le coordonnateur de Sénégal talents campus.
Après avoir reçu l’agrément, les acteurs de la culture ont vite démarré la formation en installation des équipements d’éclairage et de sonorisation. D’ail­leurs, la première cohorte de 26 jeunes  ont reçu hier leur attestation.  Deux Bts ont démarré avec une cohorte 100% féminine et une cohorte mixte en administration culturelle. Au mois de décembre, «on va démarrer la régie et production et, fin décembre, nous ferons un tronc commun en Bts son et lumière», informe, en outre, M. Ba. Les acteurs de la culture veulent aller aussi vers une autre dynamique plus locale, voire régionale et même continentale.  «On va travailler avec la Mauritanie sur un autre projet similaire qui s’appelle Mauri talents campus», dit-il.

L’équation de l’insertion
Interpellé sur la question de l’insertion, le coordonnateur a précisé qu’il s’agit d’un centre de formation dont la base n’est pas la recherche d’emploi pour les jeunes. Toutefois, ils choisissent une personne dont le poste est intitulé «développement des carrières», afin de lui apporter leur aide, si possible. «On va faire une cartographie des besoins d’emplois dans les cinémas, les salles de spectacles, la radio, la télé,  le  Magal, Popenguine, l’Appel des La­yènes, les mariages, etc.  Nous ne sommes pas obligés d’accompagner, mais ce sera en amont, pendant et après», ajoute-t-il.
Dans la même veine,  3Fpt,  dont la mission est  de financer la formation professionnelle, promet d’accompagner les jeunes, les femmes, les groupements en quête de qualification, de développement de compétences, a rassuré Dr Mame Aby Sèye, la Directrice générale. La raison,  dit-elle, «c’est l’inclusion pour gommer les disparités, permettre à des milliers de jeunes, où qu’ils soient  à travers tout le Sénégal, de pouvoir bénéficier de toutes ces formations et de se professionnaliser». Sénégal talents campus a besoin de ses partenaires, si l’on sait que, pour la seule année de formation, il lui faut 800 millions de francs.
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