Le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose a retrouvé, hier, l’ambiance des grands jours. Il y avait des bus, des cars «Ndiaga Ndiaye» remplis de personnes, en provenance des 14 régions du Sénégal, venues assister à la cérémonie de réception d’attestations de fin de formation d’animateurs polyvalents. Il flotte un sentiment de fierté dans la salle pleine à craquer. Pour Maïmouna Cissekho Khouma, directrice de l’Agence nationale de la case des tout-petits (Anpectp), c’est un évènement qui arrive à son heure. Car ces enseignants étaient des bénévoles et ont servi l’Etat du Sénégal pendant plus d’une dizaine d’années dans les cases des tout-petits. «L’Anpectp, en relation avec le ministère de l’Education nationale et avec l’appui de l’Unicef, a entrepris la formation et le recrutement dans la Fonction publique, de 350 animateurs en 2021 et en 2022, et 681 autres animateurs ont suivi la même formation et leurs ordres de service seront bientôt disponibles», dit-elle. Elle poursuit : «Les 350 éducateurs ont déjà intégré la Fonction publique, et les 681 vont le faire bientôt car leurs ordres de service sont déjà sur la table du ministère de l’Education nationale.» La Directrice générale de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpectp) appelle ces animateurs «à plus de responsabilité et d’engagement» pour la prise en charge de la petite enfance. Et ce n’est pas une mince affaire. «L’ambition est d’assurer une bonne prise en charge en prenant en compte tous les aspects du développement de l’enfant, notamment l’éducation, la santé, la nutrition, la protection, l’éveil et la stimulation précoce. Chers animateurs, vous changez de statut et par conséquent, il faut aspirer à devenir des enseignants modèles et cela requiert de votre part, plus de responsabilité, d’engagement et de dévouement afin de contribuer à la construction d’un citoyen averti et capable de porter le développement de notre pays», a-t-elle lancé.

Relever les défis du sous-secteur…
Venus des quatre coins du Sénégal, ils ont reçu leurs attestations des mains de la ministre de la Femme, de la famille, du genre et de la protection de l’enfant, Fatou Diané, et du Premier ministre, Amadou Ba, qui a présidé la cérémonie. Dans son discours, Amadou Ba a exhorté les animateurs polyvalents à redoubler d’efforts pour mériter cette confiance du chef de l’Etat, en investissant davantage pour le développement de la petite enfance. Et pour y parvenir, il les invite à développer une éthique de comportement en incarnant les valeurs de l’enseignant «consciencieux» et «vertueux». Le Premier ministre a réaffirmé la disponibilité du gouvernement, qui va relever les défis du sous-secteur et poursuivre l’atteinte de l’objectif d’un taux brut de préscolarisation de 65% à l’horizon 2030 et améliorer la qualité de la prise en charge des tout-petits. «Le meilleur investissement de l’Etat doit porter sur l’enfant», ajoute le Pm. Après la formation de ces 1031 animateurs polyvalents, que reste-t-il désormais à faire ? «Nous mettre au travail et exclusivement au service des tout-petits qui sont notre raison d’être. Nous sommes maintenant suffisamment outillés pour dérouler des enseignements de qualité dans nos classes. Et pour cela, la conscience professionnelle doit nous guider dans nos actes au quotidien. Nous n’avons plus le droit de faillir à nos obligations», répond Mamadou Saliou Diallo, porte-parole des récipiendaires. Saluant leur recrutement dans la Fonction publique, ils ont demandé la poursuite des formations, la disponibilité dès la rentrée scolaire, des ordres de service des animateurs polyvalents de la deuxième cohorte, la construction des Ctp, qui sont majoritairement en abris provisoires.
Par Ousmane SOW