Grâce au Conseil sénégalais des droits humains (Csdh), les acteurs qui évoluent dans ce secteur ont bénéficié, ces trois derniers jours, d’une formation sur les capacités de plaidoyer ou de recherche sur cette question. Par Justin GOMIS –
Les militants des droits de l’Homme et les associations qui s’affairent autour de cette question ont organisé une formation sur les capacités de plaidoyer ou de recherche. Une deuxième session qui entre dans le cadre des activités de la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (Csdh), une entité créée depuis 2002.
D’après Alassane Seck, président de la Ligue sénégalaise des droits humains, cette plateforme relancée depuis 2017, «vise à fédérer l’ensemble des associations des droits de l’Homme au Sénégal». Ainsi, le but recherché, à travers cette formation, est de rassembler les militants des droits de l’Homme et les différentes associations pour subir une mise à niveau sur les capacités de plaidoyer ou de recherche, en vue des campagnes qu’ils font partout dans le monde. «C’est pour être mieux outillés et maîtriser des techniques quand on doit faire des plaidoyers. Cela va permettre aux militants des droits de l’Homme d’être plus efficaces dans le cadre de leur travail», a dit le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme. A l’en croire, «cette formation est plus que nécessaire, car en Afrique en général et au Sénégal en particulier, les gens ne sont pas toujours formés dans l’expertise des droits humains». C’est dans ce sens qu’ils ont cherché à initier leurs membres aux droits humains, à la formation sur les lois, sur les mécanismes nationaux et internationaux des droits humains, avec l’aide d’éminents experts, juristes et d’activistes, pour faire en sorte que les militants soient assez outillés pour faire face à leur travail de tous les jours.
L’objectif, c’est de bénéficier de connaissances, d’expertises qui pourront aider les défenseurs des droits humains dans leurs missions.
D’après les confidences de Alassane Seck, les défenseurs des droits humains rencontrent des difficultés liées à l’absence de connaissances et d’expertise. Mais comme les droits sont dynamiques et évoluent tous les jours, ils sont obligés de faire une mise à jour en vue de bien les outiller pour qu’ils deviennent des experts dans leur domaine d’activité.
Autre raison qui a motivé cette formation, ce sont les menaces qui pèsent sur les activistes et les lanceurs d’alerte. «Aujourd’hui, nous sommes dans une phase où nous avons proposé au gouvernement sénégalais de faire des droits humains une priorité. Les défenseurs des droits humains sont menacés du fait de leurs activités de tous les jours. On les prend pour des opposants qu’ils ne sont pas. Ils sont là pour le rappel des lois internationales qui ont été signées par les différents pays. Aujourd’hui, être défenseur des droits humains est un métier à risque. Nous savons que plus ils sont avertis, plus ils seront informés, et mieux ils feront leur travail pour ne pas prêter le flanc aux gouvernants qui sont toujours dans la répression», a indiqué M. Seck.
D’après lui, cette formation leur permettra ainsi «de ne pas dire n’importe quoi, faire preuve d’éthique, de rigueur et professionnalisme, de responsabilité». Toutefois, il reconnaît les menaces qui pèsent sur les activistes et les lanceurs d’alerte. «Il y a des menaces dans les réseaux sociaux, on ne peut pas donner des noms. Les gens sont attaqués quand ils font leur travail. Ils font bien leur travail», a-t-il dénoncé
Le président de la Ligue sénégalaise des droits humains pense qu’il y a des erreurs et des appréciations mal faites qui ont été relayées. «Dans la déclaration des Nations unies, nous avons souhaité que les gens ne soient pas arrêtés pour des histoires de diffamation ou diffusion de fausses nouvelles. On a dit à l’Etat que ces cas peuvent arriver, donc de faire attention. L’Etat a le droit d’assurer la garantie des citoyens. On n’a pas besoin de mettre les gens en prison pour diffamation ou diffusion de fausses nouvelles», a-t-il fait savoir à l’endroit des autorités.
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