La 19ème édition du Forum africain des systèmes alimentaires (du 31 août au 5 septembre 2025) se veut un accélérateur de la transformation des systèmes alimentaires du continent. D’avis que l’Afrique dispose des potentialités pour se nourrir, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a insisté sur la nécessité d’investissements massifs, de développement de chaînes de valeur et autres pour une transformation durable de l’agriculture.

 

Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant) –  Le Forum africain des systèmes alimentaires a démarré hier sur le thème : «La jeunesse africaine : fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires.» Le Président Bassirou Diomaye Faye a présidé la cérémonie d’ouverture de cette 19ème édition organisée au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, en présence de son homologue Paul Kagame du Rwanda. Dans son discours d’ouverture, le Président Faye a relevé la justesse du thème pour un continent qui sera peuplé en 2050 de 2, 5 milliards de personnes dont 600 millions de jeunes supplémentaires en âge de travail, et pour qui la prise en charge des systèmes alimentaires est devenue une urgence de première nécessité. «Nous sommes alors à un tournant décisif qui commande de mettre la jeunesse au cœur de nos politiques de développement. C’est toute la pertinence du thème de nos travaux d’aujourd’hui», a-t-il relevé.

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Assurer une éducation et une formation répondant aux besoins d’une agriculture moderne, intensive et durable est, selon lui, la voie pour faire de la jeunesse africaine le moteur du développement agricole. «Ils (les jeunes) doivent ensuite être responsabilisés et même associés à la formulation de nos politiques agricoles», a esquissé le président de la République. «Mais cela ne suffira pas», a-t-il mis en avant. Il a relevé dans la lancée qu’une transformation durable de l’agriculture passe aussi par des investissements massifs dans la modernisation des outils et méthodes de production, le développement de semences et spéculations adaptées au changement climatique, la maîtrise de l’eau, le développement des chaînes de valeur agricole, notamment par la transformation locale des produits ainsi que la digitalisation. Un pari à réussir, selon le chef de l’Etat, eu égard aux menaces qui planent sur le continent. «Plus de 700 millions de personnes ont souffert de la faim dans le monde durant l’année précédente, en particulier en Afrique (…) Si les tendances actuelles persistent, plus d’un milliard de personnes seront sous-alimentées de manière chronique en 2030, et parmi celles-ci, la moitié vivra en Afrique», a-t-il brandi, disant convoquer par ces chiffres le rapport 2024 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur l’état de la sécurité alimentaire dans le monde.

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«Pour­tant, notre continent a tout le potentiel qu’il faut pour atteindre l’autosuffisance alimentaire», a relevé le Président Faye, citant dans ce registre les terres arables représentant 65% du total mondial, les importantes ressources hydriques, ainsi qu’une population composée à 60% de jeunes. «Pour se nourrir, l’Afrique devra compter d’abord sur elle-même. Elle doit s’inscrire dans une dynamique de solutions endogènes, en puisant dans son énorme potentiel», a-t-il ainsi plaidé, avec la conviction qu’une nouvelle trajectoire va se dessiner au sortir du forum qui se poursuit jusqu’au 5 septembre 2025.  «Unissons nos volontés, mobilisons nos ressources, et faisons des systèmes alimentaires robustes le moteur d’une renaissance africaine fondée sur la souveraineté, l’innovation et le développement partagé», a-t-il encore indiqué.

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Des sessions thématiques par pays et secteurs, des panels de haut niveau, une exposition agroalimentaire dédiée aux innovations technologiques et autres sont au menu de la rencontre qui a enregistré, selon les prévisions des organisateurs, 6000 participants dont des décideurs politiques, acteurs du secteur privé, organisations paysannes et partenaires au développement. Le forum se veut un accélérateur de la transformation des systèmes alimentaires, de la valorisation du rôle des jeunes et de la préparation de la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique 2026-2035.
abndiaye@lequotidien.sn