Le député des Yvelines a voulu se démarquer dans cette campagne en revendiquant son ancrage à gauche. Les sympathisants l’ont désigné, dimanche, pour les représenter à la Présidentielle.

Benoît Hamon sera le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle. Le député des Yvelines l’a emporté au second tour de la primaire à gauche face à Manuel Valls dimanche 29 janvier (58,88% contre 41,12% des suffrages valablement exprimés). Après avoir creusé l’écart au premier tour (avec 36,03% des voix contre 31,48% pour M. Valls), il a réussi à maintenir son avance dans un contexte d’augmentation de la participation. C’est une revanche pour l’ex-ministre de l’Education qui avait quitté le gouvernement de Manuel Valls fin août 2014, dans l’ombre de Arnaud Montebourg.
Les observateurs qui imaginaient le député des Yvelines comme le «Fillon de la gauche», celui qui s’impose contre tous les pronostics face aux favoris des sondages, ont finalement vu juste. «Les médias s’en veulent tellement de n’avoir pas vu venir Fillon à la primaire de la droite qu’ils ne voudraient surtout pas louper Hamon à celle de la gauche», plaisantait il y a deux mois son directeur de campagne, Mathieu Hanotin, député de Seine-Saint-Denis.
La participation de M. Hamon à «L’Emission politique» sur France 2 le 8 décembre 2016 avait marqué un tournant dans sa campagne. Si l’audience a été plutôt faible pour le programme – 1,7 million de téléspectateurs –, sa prestation a été remarquée. Elle a donné au candidat de 49 ans l’occasion de faire valoir ses mesures phare.

Retouches sur le revenu universel
M. Hamon a développé les deux solutions qu’il propose pour faire face à la «révolution numérique» qui va «raréfier le travail» : la réduction du temps de travail et surtout l’instauration d’un revenu universel de base.
En six semaines, deux points-clés de la proposition de Benoît Hamon ont pourtant été discrètement supprimés avant d’être finalement réintégrés : le fait que ce qu’il qualifie de «revenu universel» serait versé à terme à tous les Français de plus de 18 ans sans condition de ressources. Mais aussi le fait qu’il atteindrait le seuil de 750 euros par mois.
Il est désormais question d’une «grande conférence citoyenne» chargée de discuter du périmètre du revenu universel et de son calendrier. Benoît Hamon continue d’évoquer un «revenu universel», mais il ne s’engage plus clairement à mettre en place cette «révolution» sociale avant 2022, s’il remportait la Prési­den­tielle.
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