Par Dieynaba KANE –

La coordination du Syndicat autonome pour l’enseignement supérieur (Saes) campus de Dakar déplore la façon dont les autorités sont en train de gérer la crise ayant secoué l’Ucad à la suite des violentes manifestations du mois de juin. Cette instance du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), qui s’est réunie vendredi dernier, a dans un document exprimé «son indignation face au comportement des autorités par rapport à la gestion de la crise qui prévaut au niveau du campus pédagogique de Dakar». Selon ces syndicalistes, «dans une logique aberrante et alarmiste, les autorités continuent d’user de moyens dilatoires, plongeant ainsi l’Ucad dans une situation désespérante par l’accumulation de problèmes non résolus et de prises de décisions non concertées». La coordination Saes Dakar, qui se dit «soucieuse de la préservation de l’outil et de l’environnement de travail, tient à informer la communauté universitaire et l’opinion nationale de l’attitude incompréhensible des autorités qui contribue à ancrer l’Ucad dans une atmosphère de précarité et de décadence certaine, compromettant gravement les perspectives de reprise des enseignements en présentiel». Il faut noter que les membres de cette organisation syndicale de l’Ucad ont fustigé aussi les actes violents perpétrés dans ce temple du savoir le 1er juin dernier. Ils ont ainsi condamné cette «agression injustifiée et injustifiable de l’Ucad» et demandent «aux autorités de mettre hors d’état de nuire les auteurs».
Concernant la reprise des enseignements en présentiel prévue au mois d’octobre, les syndicalistes ont rappelé dans leur document «les différents domaines où des solutions concrètes sont attendues avec l’appui du Bureau national». Il s’agit, renseignent-ils, dans le domaine des infrastructures, du parachèvement des chantiers en cours, la mise en conformité des bâtiments non encore réceptionnés pour défauts de fabrication patents, la réhabilitation ou reconstruction des bâtiments saccagés lors des manifestations violentes du 1er juin 2023. Dans le domaine de la pédagogie, la coordination Saes Dakar demande «le refus systématique d’adosser le fonctionnement du campus pédagogique aux œuvres universitaires». D’après elle, «à l’instar des grandes universités du monde, le pédagogique doit être dissocié du social, le social ne doit plus continuer à tenir en otage le pédagogique de l’Ucad».
Les syndicalistes attendent aussi des autorités «l’évaluation de l’enseignement à distance au regard des performances des plateformes de la faisabilité de certains enseignements (Td-Tp) en ligne, surtout dans les établissements de l’Ucad». De même, ils veulent «la livraison sans délai des équipements destinés aux laboratoires, le respect des engagements pris par le Mesri ces trois dernières années concernant les mesures d’accompagnement destinées aux établissements». Parmi les autres doléances formulées par le Saes de Dakar, il y a «la garantie de la sécurité des personnes et des biens dans l’espace académique, le respect des textes en vigueur consacrant au Per un congé annuel égal au maximum aux vacances universitaires de fin d’année et au minimum à 75 jours consécutifs». Pour eux, «les autorités doivent prendre toutes les dispositions pour la garantie d’une reprise des enseignements au mois d’octobre». Les membres dudit syndicat préviennent que «toute décision contraire contribuerait à compromettre de façon irrémédiable l’année académique». D’ailleurs, le Saes de Dakar fait savoir qu’elle «est plus que jamais déterminée à veiller au respect du calendrier annoncé par le conseil académique et entend utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour mettre les autorités face à leurs responsabilités». A tous leurs camarades, ils leur demandent de rester mobilisés.
dkane@lequotidien.sn