Il faut désormais s’habituer à une nouvelle entité léboue dans la région de Dakar. Rufisque a décidé de se libérer de la tutelle de Dakar en mettant en place, dimanche, le conseil des notables. Ces notables n’ont fait que ressusciter un organe, qui était en léthargie depuis la mort de Dr Thianar Ndoye, en octobre 2011.

Le conseil des notables de Rufisque a vu le jour dimanche à la salle des fêtes sur initiative de dignitaires lébous de la ville. «C’est une initiative qui vise à relancer la promotion cultuelle de la citoyenneté et de la démocratie locale pour asseoir une approche participative de la communauté des lébous dans ses relations interculturelles, inter-acteurs mais aussi dans ses relations avec l’Etat», a souligné Mamadou Diop Thioune, faisant de la structure le «cadre légal de la concertation au niveau de Rufisque». M. Thioune a fait savoir que les notables n’ont fait que ressusciter un organe existant depuis 1790 et qui, depuis le décès de Dr Thianar Ndoye (octobre 2011), était plongé dans une profonde léthargie. Sur la situation actuelle de la collectivité léboue minée par une querelle de leadership, Diop Thioune, par ailleurs membre du Hcct, a dressé un sombre tableau. «Nous avons constaté qu’il y a eu beaucoup de dérives, beaucoup de positions malintentionnées par rapport  à la communauté et par rapport à ses intérêts ; ce qui nous a fait perdre beaucoup dans notre patrimoine immatériel, foncier et sur les avantages liés à notre communauté», a-t-il regretté faisant du statut de grand Serigne celui d’un «mé­dia­teur communautaire» tel que stipulé par le décret de 1815 l’ayant institué. Ainsi, pour la gestion des affaires de Rufisque,  c’est l’association qui va agir elle-même. «C’est nous qui en prendrons la mission pour la satisfaction des problèmes de Rufisque», a-t-il éclairé en ce sens non sans envoyer un message aux deux grands Serigne en place. «Nous ne de­man­dons pas qu’ils se départissent de leur objectif (de médiateur communautaire) mais nous voulons qu’ils se respectent en respectant les Séné­galais», a lancé le porte-parole du conseil des notables de Rufisque, désormais «ca­dre légal et légitime» pour porter la voix de la collectivité à Rufis­que.
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