Afin de minimiser les conséquences des activités illicites dans les eaux sous juridiction sénégalaise, le Projet gouvernance des pêches au Sénégal, «Renforcer la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (Inn) au Sénégal», vient d’être lancé. Financé pour un montant d’environ 600 millions de francs Cfa, pour une durée de 3 ans, le Projet Gps a pour objectifs l’amélioration du partage d’informations et la transparence en matière de lutte contre les pratiques illicites pour une meilleure gouvernance de la pêche, le renforcement de la participation des acteurs (pêcheurs, Administration et industries) dans l’effort de lutte contre la pêche illicite, le renforcement des inspections et du contrôle des navires de pêche au port de Dakar. L’un des principaux avantages de la transparence des pêches est, selon Matar Diallo, d’assurer la visibilité des efforts soutenus du gouvernement dans la lutte contre la pêche Inn, souvent méconnus des acteurs. «La transparence permettra par ailleurs d’améliorer l’efficacité de la lutte contre la pêche Inn avec, notamment, la participation des acteurs dans la transmission d’informations et de renseignements sur les infractions de pêche», a soutenu le secrétaire générale du ministre de la Pêche et de l’économie maritime, lors de la cérémonie de lancement du projet.
Premier secteur d’exportation en 2017 et 2018 avec respectivement 216 et 244 milliards de francs Cfa de recettes d’exportation, la pêche joue un rôle important dans notre économie. «En 2020, les débarquements des pêches maritimes s’élèvent à près de 490 mille 846 tonnes pour une valeur commerciale estimée à 217,927 milliards de francs Cfa», a indiqué Matar Diallo.
A l’en croire, la pêche maritime contribue à près de 3,2% au Pib global, à la création d’emplois, à l’équilibre de notre balance commerciale, ainsi qu’à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cependant, l’état des ressources halieutiques adresse des défis aux gestionnaires des pêches pour prendre à bras-le-corps la question de la raréfaction des ressources qui est une conséquence de la non maîtrise de l’effort et des capacités de pêche conduisant à la pleine exploitation de la plupart des espèces.
S’y ajoutent les effets néfastes de la pêche Inn qui se traduisent par des pertes évaluées à plus de 23 milliards de dollars Us dans le monde et 500 millions en zone ouest africaine, selon la Fao. La fermeture des entreprises de pêche ou de sous-traitants, l’effritement du potentiel de création d’emplois, la dégradation des écosystèmes (destruction des zones de frayère), la baisse de la productivité biologique des écosystèmes, une destruction des habitats spécifiques (rocheux, vasières, mangroves) du fait des modes de capture et des pollutions, etc. sont les autres conséquences de la pêche Inn.
Par Khady SONKO – ksonko@lequotidien.sn
A LIRE AUSSI...