Cinq semaines de grève n’y auront rien changé : le patron du groupe propriétaire du Jdd reste inflexible. Pas question de se désavouer, de renoncer à nommer ce jeune journaliste de 34 ans marqué à l’Extrême-droite, soutien du candidat Eric Zemmour. Cette arrivée est pourtant un véritable chiffon rouge pour les journalistes qui refusent que leur hebdomadaire d’information vieux de 75 ans devienne un journal d’opinion. Mais rien n’y fait… Le propriétaire du journal dit avoir pris sa décision seul, c’est-à-dire sans écouter le multimilliardaire ultra-conservateur, Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi rachète Lagardère, propriétaire du Jour­nal du dimanche, de Paris Match et d’Europe 1. Il réfute l’étiquette accolée à l’ancien directeur de Valeurs actuelles et parle d’un «fantasme de l’Extrême-droite infondé et méprisant». La situation du Jdd rappelle ainsi les grèves d’Europe 1 en 2021 et d’i-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi) en 2016, conclues à chaque fois par des départs massifs.

De son côté, la rédaction a de nouveau massivement reconduit la grève ce mardi pour le 33e jour consécutif. Ce week-end, la précédente reconduction du mouvement a fait de celui-ci le plus long depuis la grève à i-Télé en 2016. Le bras de fer continue donc, Société des journalistes et direction du journal se renvoient mutuellement la responsabilité de la rupture des négociations.
Rfi