Le Collectif des boulangers du Sénégal et le Regroupement des boulangers du Sénégal  se sont réunis hier pour discuter des problèmes du secteur. Une occasion saisie pour rassurer les consommateurs qu’il n’y aura pas d’augmentation du prix du pain et de grève dans le pays. Cependant, ils sollicitent l’aide de l’Etat pour l’application du décret de 2019 sur le secteur de la boulangerie. Par Justin GOMIS –

Pour les chefs de ménage, c’est un vrai ouf de soulagement : le prix de la baguette de pain ne connaîtra pas de hausse. C’est une annonce du Collectif des boulangers du Sénégal. «Le prix du pain ne sera pas augmenté et il n’y aura pas de grève», insiste Khadim Sylla, coordonnateur du Collectif des boulangers du Sénégal. D’après lui, il ne peut pas y avoir de grève, parce les deux parties ont privilégié la discussion. Même s’il reconnait que le secteur de la boulangerie traverse d’énormes difficultés. «Nos pertes ne viennent pas des consommateurs, ni de l’Etat. Elles se situent au niveau des intermédiaires et des restants. Au niveau des restants, on enregistre une perte de 16 à 20 %… Au niveau des intermédiaires, ils perdent 45 francs par baguette. Ce qui fait que certains agitent que la question de l’augmentation est liée à la hausse au niveau de l’électricité», explique-t-il.

D’après lui, l’électricité représente 34% des coûts de production. Pour mettre un terme à toutes ces difficultés, les boulangers demandent l’application du décret signé depuis 2019. «Tout se trouve dans ce décret. Son application va permettre de résoudre la question de l’anarchie dans le secteur», promet-il. Avant de rappeler que les meuniers ont bénéficié du soutien de l’Etat quand le prix de la farine a flambé au niveau international.

«Quand le prix de la farine a augmenté, l’Etat l’a subventionnée à hauteur de 60 milliards de francs pour soutenir les meuniers», s’est-il souvenu.

Ce qui l’amène à dire qu’ils vont respecter «les prix fixés» par les autorités.
Une démarche fortement appréciée par l’Association des consommateurs. «En disant que le prix du pain ne sera pas augmenté et qu’il n’y aura pas de grève, c’est une très bonne nouvelle», s’est réjoui Momath Cissé, vice-président de l’Ascosen (Association des consommateurs  du Sénégal). «Les autres aussi vont contribuer à cela. Nous félicitations le regroupement qui dit qu’il n’y aura pas de grève et pas d’augmentation du prix du pain. Tout ce qu’ils demandent, c’est l’application de la règlementation. Elle est en train d’être appliquée depuis que la boulangerie ne peut exister sans déclaration. Depuis un bon moment au niveau de Dakar, il y a des coups de balai qu’il faut encourager au niveau du Service régional de commerce. Tout cela concourt à l’affaiblissement du commerce. Mais, il va falloir aussi aux boulangers de mettre la main à la pâte. Comment peut-on comprendre que le pain revienne à 120 F et que l’intermédiaire puisse capter 45 francs, et que cela perdure. Il faut que les techniciens du ministère du Commerce, en collaboration avec les boulangers, s’assoient autour d’une table pour résoudre cette situation», a-t-il conseillé. Selon M. Cissé, «les textes l’ont dit, les points de vente, c’est au niveau des boulangeries, des kiosques et des boutiques dédiées».

En tout cas, les boulangers veulent être aidés par les autorités pour ne plus avoir à détenir par devers eux des restants de pain. «Nous voulons une aide sur la surproduction. Nous voulons que l’Etat nous aide à écouler les restants», a dit Khadim Sylla. Pourtant, ils bénéficient déjà de l’appui de l’Etat, qui les a dotés d’équipes de production et assure la régulation au niveau de la distribution.
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