Il y a 15 ans disparaissait le parolier et virtuose de la musique sénégalaise Ndiaga Mbaye. Cette année, sa famille compte lui rendre un hommage le 13 février prochain. En prélude à cet évènement, elle a rencontré la presse ce jeudi. Occasion de dénoncer le manque de considération du ministère de la Culture et de la communication pour ce monument.

Il y a 15 ans s’éteignait une des plus belles voix de la musique sénégalaise. Le parolier et chanteur traditionnel Ndiaga Mbaye avait marqué son temps et l’histoire du Sénégal par la force et la puissance de ses textes. Le 13 février prochain, sa famille compte encore lui rendre hommage. Une cérémonie est ainsi prévue à Tivaouane, sa ville natale. En prélude à cet évènement, la famille du virtuose a rencontré la presse il y a deux jours à Dakar. Le point de presse a débuté par un son du «trésor humain» Ndiaga Mbaye et par une prière dirigée par son ami El Hadji Faye. La famille, par la voix de son fils aîné Pape Laye Mbaye, demande le soutien du ministre de la Culture et de la communication, et des artistes pour un bon déroulement de l’événement dont l’objectif est de valoriser les œuvres de l’illustre musicien traditionnel. «On veut immortaliser les œuvres de mon père et continuer son programme. Il a laissé derrière lui un champ et des machines et c’est à nous de le cultiver», explique l’aîné qui rappelle qu’au programme de la cérémonie, il y aura des prières et l’inauguration d’un monument fait par les jeunes de Tivaouane, nommé «Arrêt Ndiaga Mbaye», suivie d’une conférence sur sa vie et son œuvre. La cérémonie d’hommage comprend également la projection d’un film relatant la vie du défunt et une passation de témoins de l’héritage de Ndiaga à son fils Pape.
Pour le compagnon et ami de l’artiste traditionnel El Hadji Faye, il y a une absence flagrante de soutien du ministre de la Culture et de la communication. Pour lui, l’Etat devait être l’initiateur de cet hommage. Mais depuis sa disparition, la famille attend vainement une initiative visant à rendre hommage au grand parolier. Aujourd’hui, elle ne cache pas son amertume. «Le Sénégal n’a pas un ministre de la Culture. Ndiaga Mbaye devait avoir un monument ou une petite ruelle portant son nom», dit-il. 15 ans après sa disparition, sa famille dénonce ce fait. Le manager Vieux Sow explique que ce n’est pas seulement la faute de l’Etat, mais des artistes aussi. La preuve, dit-il, «l’année précédente, on a invité tous les artistes, mais il n’y avait que Fatou Guewel qui avait répondu présent à notre appel». Le manager invite cette année tous les artistes à répondre à l’appel de la famille. Le groupe Pape Laye et Héritier demande également au ministre de la Culture et de la communication, et aux artistes sénégalais de soutenir cette journée d’hommage et de commémoration.