Une production de 150 mille tonnes de pommes de terre est attendue pour cette présente campagne horticole. L’annonce a été faite par le directeur de l’Horticulture, Dr Macoumba Diouf. Il était en tournée dans la zone des Niayes.

150 mille tonnes de récoltes sont attendues pour la campagne de pomme de terre cette année au Sénégal, a indiqué Dr Macoumba Diouf, directeur de l’Horticulture. C’était en marge d’une tournée à Keur Abdou Ndoye, Khonkhe Yoye, Thiar, dans la zone des Niayes, sur invitation de la Fédération des producteurs maraîchers des Niayes (Fpmn). Une production record engrangée grâce à la politique de subvention de l’Etat. «De 130 millions de francs Cfa en 2012 à 6,5 milliards en 2018, la subvention des semences de pomme de terre est passée à un peu plus de 3,5 milliards francs Cfa cette année, avec des semences subventionnées à 46%, soit 300 francs le kilo vendu à 650 francs Cfa.» Pour simplement dire «l’importance du soutien de l’Etat».
Ce qui, aux yeux de Dr Diouf, permet «à la culture de pomme de terre de se développer». Donc, dit-il, «n’eût était cette subvention, il serait difficile de faire passer la production de pomme de terre de 15 mille en 2012 à 140 mille tonnes en 2020. Et cette année, on attend pas moins de 150 mille tonnes». Ce n’est pas tout : «La deuxième mesure, c’est la subvention sur les engrais. En 2012, on était autour de 10 mille tonnes. Cette année, on est arrivé à 22 mille tonnes. C’est vrai que le besoin reste encore important, mais des efforts importants ont été faits.» Parce que, estime le directeur, «10 à 15 milliards de subvention ont été accordés entre les semences, l’engrais et le matériel agricole».
Outre les avancées significatives notées dans la production horticole, Dr Macoumba Diouf a fortement encouragé la contractualisation qui, selon lui, «est la solution pour une agriculture compétitive et rentable pour les producteurs». Il explique que des maraîchers de la zone des Niayes ont signé un contrat avec Senegindia, une société sénégalo-indienne. Laquelle société fournit «les semences, de l’engrais et préfinance certains aspects de la campagne, dont le carburant». Ensuite, «elle s’accorde avec les producteurs sur le prix de vente auquel ils devront la lui revendre à la récolte. Il est fixé à 200 francs le kilo, bord champ. Senegindia va après acheter la récolte qu’elle va ensuite stocker dans une chambre froide de 50 mille tonnes qu’elle a construite à Diamniadio». Un modèle d’autant plus pertinent, selon le patron de l’Horticulture, que «le producteur y trouve son compte, parce qu’il a des intrants à temps, y compris avec l’accompagnement de l’Etat. Il a un marché conclu à l’avance. Et donc, il peut librement décider d’aller en campagne avec des superficies plus ou moins importantes. C’est ce qu’on appelle l’autodétermination du producteur. Et pour la production, c’est important».
Aussi, Dr Diouf a salué les innovations en termes d’outils de cette contractualisation, avec l’utilisation du solaire, du goutte à goutte, de la micro irrigation par aspersion qui permettent de moderniser les exploitations horticoles dans les Niayes. Lequel modèle, selon Dr Diouf, s’inscrit en droite ligne de la mise en œuvre du programme national de relance de l’horticulture dans le cadre du volet agricole du Pap2A, déjà validé. Un programme de trois ans qui vise à régler certaines questions majeures de l’horticulture telles que les infrastructures de conservation dans la zone des Niayes, afin d’assurer une couverture annelle des besoins du pays en produits horticoles.
S’agissant de la conservation des produits horticoles, la Fédération des producteurs maraîchers des Niayes (Fpmn) a insisté sur «le caractère prioritaire des équipements de conservation dans l’horticulture dont les denrées sont très périssables». Et donc elle demande à l’Etat de renforcer l’existant, mais aussi de construire une chambre froide d’une capacité de 1 200 tonnes dans la commune de Sangalkam. Aussi souhaite-t-elle l’accès à l’énergie solaire, afin de rentabiliser leurs exploitations, vu la cherté du gasoil qui impacte leur coût de production. De même que la mise à leur disposition des petits matériels de travail du sol, de traitement phytosanitaire, des semoirs d’oignon, de pomme de terre, afin d’alléger la pénibilité de leur travail.

Commercialisation de la pomme de terre : Un arrangement trouvé, selon Dr Macoumba Diouf

La commercialisation de la production nationale de pomme terre va bientôt démarrer. D’ailleurs les importations de ce produit alimentaire sont gelées depuis le 31 décembre 2020, informe le directeur de l’Horticulture. En tournée hier dans la zone des Niayes, Dr Macoumba Diouf renseigne que pour les besoins de cette commercialisation, «un arrangement a été trouvé». Il dit : «On s’est accordé pour que Senegindia, qui a produit cette année 75 mille tonnes, dont 9 mille de semences, mais qui a des chambres froides pour 50 mille tonnes, commercialise 10 mille tonnes d’ici le début du mois de mars. Passée cette date, il devra lâcher le marché pour les petits producteurs.» Pour dire, selon Dr Diouf, «en perspective il ne devrait pas y avoir de difficulté pour la commercialisation». Au-delà de la pomme de terre, «les importations de carotte également ont été gelées depuis le 25 décembre 2020». Et de rassurer : «Il n’y a plus d’importations de légumes, que ce soit l’oignon, la carotte et la pomme de terre à date. Et la mise en marché a démarré.»